vendredi 21 décembre 2012










CAP VERT : SAL du 10 au 15/12/12

Nous quittons notre mouillage sauvage de Mordeira pour rejoindre Santa Maria au sud.
Quelques jours pour s'imprégner de ce lieu, si le décors n'est pas fantastique : de grosses structures touristiques bordant les plages dans un décors pelé, la vie du village vaut un arrêt.
Nous débarquons à un molhe ( ponton) avec notre annexe où l'animation principale tourne autours de la pêche. Des brouettes de poissons, thons, requins sont étalés sur le quai pour y être vendus.








L'ambiance est colorée par l'eau turquoise, les teintes de vêtement que portent les Cap verdiens, par leur sourire et la bonne humeur.
Dans les rues les vendeurs d'artisanat nous invitent à entrer dans leurs boutiques.
D'autres petits vendeurs en tout genre nous proposent leurs marchandises, discutant avec aisance en Français sans pour autant être insistants.


Notre premier soucis est de trouver de l'eau pour nos réservoirs, on apprend que pour se ravitailler il faut aller à la fontaine municipale au bout du village. Nous débarquons notre jerrican de 30 litres à la recherche de la dite fontaine. Chemin faisant, un type au large sourire vient à notre rencontre et se propose de nous en trouver. Notre magicien nous dégotte notre eau et en plus nous la porte jusqu'à l'annexe ! Moyennant quelques escudos dont le montant est à notre libre appréciation ,on trouve tout. Enfin presque car par exemple les alimentations sont vides de fruits, légumes, produits laitiers, viandes...


Un problème avec le moteur de l'annexe ? Pas de problème un gars nous emmène voir un mécano, il nous aide à porter celui-ci devant la porte de l'expert et roule ma poule quelques heures plus tard, il nous attend pour le ramener à bon port ! Leur disponibilité, leur gentillesse et leur aspect serviable nous surprend.
Ils n'ont pas grand chose, et pourtant ils semblent avoir l'essentiel, leur visage ensoleillé respire la tranquillité. Ils ont ont le temps !!! La cannabis et le rhum aidant à faire fondre tout résidu de stress !!!








Le mouillage dans la baie serait parfait s'il n'était pas rouleur. La nuit dernière fut épouvantable pire qu'en navigation musclée, nous sommes secoués par une méchante houle qui nous prive de sommeil tant on valse dans les cabines. Heureusement Marco en plongeant vérifier l'ancre quelques jours avant a trouvé un corps mort au fond, sur lequel nous avons pu passer une amarre de sécurité. Avec 2 points d'amarrage on se sent plus tranquille. Au réveil on s'aperçoit que l'amarre s'est rompue et que la houle n'est pas décidée à se calmer. Nous optons pour un retour au mouillage de Mordeira abrité de la houle de Nord Est à 2 h de là. Le vent est excité lui aussi et c'est avec le solent seul au près que nous regagnerons notre mouillage sauvage. Il faut préciser que Santa Maria est prisée par les véliplanchistes, les kitteurs et les surfeurs ce n'est pas pour rien !! vent et houle garanties toute l'année !
Pour un mouillage c'est un peu exposé, on comprend qu'il n'y ait que peu de bateau dans le quartier !
A Mordeira la houle se tasse mais le vent reprend de la vigueur avec 30 nd il nous faut être sur nos garde. L'ancre est mise à rude épreuve, la main de fer servant d'amortisseur casse sous la tension.
Mc Guiver, nous répare cela en quelques heures !


Après 3 jours de veille sur le bateau, le moment pour partir à San Nicolao se présente enfin.
Nous quittons Sale avec le génois seul tangonné car une grosse houle de 3 mètres déséquilibre sauvagement notre embarcation et les voiles. Nous félicitons nos estomacs bien accrochés !
Au bout de quelques heures nous voyons de gros ailerons d'un mètre dépasser à la surface de l'eau : des orques !! Ouaouuu c'est énorme !
Des poissons volants aux ailes bleues établissent des records de saut sur des centaines de mètres.
Le bateau est bien secoué par la houle et nous aussi. A l'approche de San Nicolao à minuit il nous faut empanner. C'est toujours sportif de manoeuvrer de nuit avec les vagues, surtout que le tangon pèse un âne mort tout comme nos paupières !


A 9h30 le lendemain nous atteignons le mouillage dans la baie de Tarafal. 20H de navigation, nous sommes bien fatigués, un roupillon s'impose avant d'aller faire notre entrée papier.
Nous débarquons en annexe à un quai ou un gamin nous attend pour prendre notre amarre et un bonbon au passage !
Le village est rustique des bicoques en ciment, 2 ou 3 épiceries peu achalandées mais on trouve un point internet ! Surprenant de trouver une telle technologie alors qu'il manque encore des bases plus importantes.
Sur l'unique quai, les pêcheurs ramènent le fruit de leur pêche, un petit marché de fruits légumes couvert permet un ravitaillement sommaire.



Le 19/12
Au réveil il n'y a plus de vent, cela fait un bail qu'un tel événement n'était point arrivé !!
Nous retournons au village avec un bidon pour prendre de l'eau, le linge sale pour une lessive.
Une cahute sur la plage fait office de lavoir, deux dames sont à leurs tâches. Après observation je comprends qu'il faut commencer par aller au puits avec son seau pour chercher l'eau. Un épis de maïs fait office de bouchon dans le lavoir et vas y que je te frotte!!
Personne ne connait l'existence des machines à laver ici, mais internet oui ! Crasy !!!
Nous croisons des gars en train d'installer des décorations de noël, rigolo sous les tropiques !
Le rhum et le cannabis semblent faire des ravages par ici, certains sont complètement déchirés à 10h du matin.
Le climat est d'une douceur idéale 30°C, l'eau 25°C : un délice.



Le 20/12
On revient d'une marche dans les montagnes, nous nous sommes fait accompagné par un jeune de l'île qui nous a emmené dans un endroit à pleurer tellement c'est beau  5 / 6h de marche! Une vallée escarpée verdoyante où des petits villages accessibles par un sentier raides semblent plongés dans un temps d'une époque révolue. On croise des gamins avec leurs ânes, leurs chèvres qui marchent. Des paysans cultivant ces montagnes loin de tout ! Pas d'électricité et une vie rustique et rude ! Mais c'est tellement beau, tellement vert en contraste avec l'endroit où est le bateau !! On en revient enchanté mais crevés, on a du faire une bonne partie du retour à pied car pas d'aluguer (taxi collectif).

Marco est allé chasser hier soir et nous a ramené 4 poissons rouges dont nous ne savons pas s'ils se mangent, il a vu un requin. Il paraît qu'il y en a plein le port car les pêcheur jettent les entrailles à l'eau et ils viennent se nourrir.
Pas agressifs parait-il !!
On a donc repérer d'autres balades à faire dans le coin et dès que les vents reviendront nous nous en allerons à Brava !
Une vie totalement différente ici, mais ces contrastes sont vraiment chouette.
C'est quelque chose à voir comme le quai est animé avec les pêcheurs qui ramènent des thons énormes, des maquereaux, araignées de mer..... les femmes attendent pour acheter et revendre aux autres villages.
Il y a un petit marché couvert sur le quai ou l'on peut trouver qqs légumes et fruits. Les gamins se battent pour attraper notre amarre d'annexe et nous la garder car ils savent que qqs escudos leur seront donné ou des bonbons !
Ils ne sont pas chiants et ne demandent jamais plus que ce qu'on leur donne ! Après ils jouent dans le port, nagent, pêchent du quai ! La vie quoi !!
Voilà un peu notre décors ! On apprécie le calme au mouillage après les roustes de vent et houle que l'on a eu à Sal.

le 21/12/12

Aujourd'hui pourrait être la fin du monde, ci ce n'est pas le cas demain nous partons pour Brava! Suite de nos aventures....


mercredi 12 décembre 2012



TRAVERSEE DE LA PALMA AU CAP VERT du 4 au 9 décembre 2012

1er Jour : le 4/12
Le ponton s'anime d'un coup ce matin à notre départ, tous les potes du ponton sont là, fidèles au bon accueil jusqu'au bout. On nous largue les amarres presque trop vite ! On a pas allumé les instruments, ni fermé les vannes, ni fait notre contrôle avant départ ! Mais on s'en fou le cœur est là, les mains s'agitent et on quitte le quai sous le salut de la corne de brume.
Un départ fort chaleureux, sous un beau soleil. Chantal et Christophe(ex captain de cargo) partent aussi au Cap Vert ce matin, ils nous suivent à une heure de distance.
Les bateaux restent à vue toute la journée, avec un petit coucou radio de temps en temps! C'est plutôt sympa !

Nous sommes sous le vent de l'île durant les premières heures, le relief nous joue des tours forcissant d'un coup, faiblissant. Sitôt dégagé de la pointe sud, les alizés reprennent leurs droits.
Comme prévu à la météo nous touchons des vents entre 20 et 25 nœuds ce qui est parfait tant que l'on est au portant. Le vent est de secteur Est et génère une petite houle, mieux vaut éviter le travers . Le régulateur d'allure ( le pilote) ne semble pas très à l'aise  au passage des vagues, le bateau part au lof ( remonte au vent) et ne tient plus l'allure.
On s'adapte en abattant un peu plus que notre route initiale afin d'avoir la houle mieux orientée.
Les gars ne lésinent pas sur les manœuvres  pour optimiser notre vitesse ( 2 gars à bord c'est fort appréciable!)
Notre première nuit est assez agitée, des vents inconstants obligeant à larguer des ris puis les reprendre... Personne ne dors vraiment car ça secoue bien dans les cabines ! La nuit est belle , bien étoilée mais fraiches avec le vent. On a ressortit les polaires et les coupes vents !!



















2em jour : le 05/12
Distance parcourue en 24 h= 146 miles

Je fais le 1er quart (le plus apprécié en principe : 20h à 23h) les mecs sont galants et tiennent peut être à ce que je continue de leur faire à manger... ? Au lever du jour j'attaque mon 2em quart et me retrouve sur le pont. Avant de rejoindre sa couchette, Marco a mis ses lignes de traîne évidemment !
1heure plus tard ça surfe à l'arrière du bateau, je vais réveiller direct le capitaine chef de la pêche !
En attendant qu'il arrive, je ramène la traîne, les deux lignes se sont emberlificotées, mais une belle pièce se débat en surface ! On va tellement vite (à 7 nœud ) qu'elle rebondit à la surface, facilitant ainsi sa remontée à bord !
Ouaou, c'est la plus belle dorade Coryphène que l'on ait pris : 55cm. Le meilleur des poissons à mon goût.
Ses couleurs sont magnifiques jaunes fluo ! Mais à l'aide du couteau elles disparaissent bien vite !
J'en fais des filets imposants et je les laisse reposer au frais !
Journée à vent régulier : 20 nœuds, houle de travers, mais on arrive à lofer pour revenir davantage sur notre route ( la veille nous nous en étions écartés) . Ca tape un peu, mais le régulateur tient bon !
C'est une merveille cet engin ! Une fois les réglage adéquates faits !!

Nous avons perdu le captain et Chantal ? Volatilisés durant la nuit !!
A mon avis notre bateau va trop vite pour eux!!!(lol)
Nos petites activités de bord s'organisent tranquillement entre sieste de récup, bouquinage, réglage, cartographie, sextant, cuisine... Il y en a toujours un sur le pont pour veiller.


Notre équipier Christophe est loin d'être chiant et on s'en réjouis !! Il faut dire que son enfance à été bercée par les mers ; ayant vécu avec sa famille sur un bateau. Du coup tout est simple, il est adapté à la vie à bord, donc du bonheur...
Ce genre d'équipier est recherché d'ailleurs Chantal (du bateau qui est loin derrière !) voulait nous le piquer avant départ, elle avait vu le bon filon !
A 21h des nouvelles d'eux par VHF. En fait durant la nuit ils ont fait route plus au sud et nous sont passés devant ! Ben merde alors !! Bon !eux n'ont pas de régulateur et leur pilote tient le cap ! On verra bien qui de nous arrivera le premier car Marco mise sur une tactique anticipée. A l'arrivée vers le Cap Vert, les vents devraient faiblir et s'établir plus au Nord, aussi en étant plus large nous pourrions avoir plus d'angle et avancer plus vite ! Ha ! Ha ! Toujours cet esprit de compèt , ou plutôt de jeux!!!



3em jours le 06/12
Distance parcourue en 24h= 145 miles

Cette nuit fut plus peuplée de rêves que la précédente chacun a pris sa tranche sans se faire prier !
J'apprécie encore plus la présence de Christophe à bord qui me permet de dormir 4h de plus !!
Les vents restent réguliers autour de 20 nœuds ; ça trace et notre Tidoudou se fait un carénage à l'oeil avec cette vitesse. En principe sa vitesse max est de 8 nœuds, nous sommes souvent à 7 donc on va vite !
Le régulateur fait son boulot et l'on s'en réjouis chaque jour ! A présent il n'y a plus de virements de bord, plus de manœuvres, hormis quelques réglage de GV et enrouler ou dérouler le génois. Nous conservons 2 ris. Pour le moment le vent est orienté Est, notre allure entre le largue et travers.
La houle de travers nous brasse un peu et il faut se méfier de celles qui claquent un peu fort sur la coque : gerbes d'eau assurées !
Anticiper chacun de ses gestes, tout déplacement se sécurise par une main accrochée.

Pas de poissons surfeurs ce matin. Le soleil est radieux, alors on opte pour une toilette sur le pont à la douchette malgré la fraîcheur ! Après 3 jours on apprécie ce coup de propre !
Le rythme est pris, nos petites occupations font défiler les heures, pas de temps d'ennuis.
Ce soir nous allons passer le méridien du Cancer, comme le veut la tradition, il faut ouvrir une bouteille pour célébrer cet événement et offrir à boire à Poséidon, le bateau et nous évidemment !!
La bouteille de champagne est au frais à cet effet !( merci la maman à Marco qui nous l'a envoyé)
Déjà que ça tangue pas mal dans le bateau, je ne sais pas ce que ça va donner avec un verre dans le nez ! Mais pas de crainte en mer l'ébriété est bannie, faut tenir le cap !
L'ambiance à bord est douce, ça glisse...



En parlant de glisse une petite pensée à tous ceux qui vont remettre les skis aux pieds ! Ça nous fait pas vraiment envie et on a même une petite peine pour vous. C'est la première fois de ma vie que je ne verrais pas la neige durant l'hiver. Cela ne semble pas chagriner non plus Marco ! Pour tout dire on est même ravis ! Ingrats que nous sommes !Le seul regret sera de ne pas faire quelques glissades avec mes petits skieurs adorés : Mathis, Killian, Benjamin , Mélusine.... Régalez vous mes loulous !!

Petit apéro champagne au coucher de soleil, la fraicheur tombe mais c'est un doux moment.
Premier quart, je repère un cargo sur l'AIS, il semble faire route sur nous, je le garde à l'oeil !
Il s'écarte et passe à 2 miles de nous, sympa le type ! Je peux bouquiner plus tranquille.
Le vent garde son intensité toute la nuit. C'est Christophe qui franchit le tropique du cancer à 02h du mat. pendant que nous ronflons peinards !



4eme Jours le 06/12
Distance parcourue en 24 h= 150 miles

A la relève au lever du jour, Marco et moi offrons à Poséidon les dernières gouttes de champagne.
Les éléments méritent nos remerciements car ils nous accompagnent au mieux durant cette traversée.
Quelques instants plus tard les lignes s'agitent et nous remontons chacun en même temps deux belles Coryphènes ( 55cm pour l'une et 75 cm l'autre) ouaou !!! ça gigote dans le cookpit, les dorades bataillent un moment avant leur coup de grâce ! Puis c'est nous qui nous nous agitons, il faut les vider, nettoyer le bateau, en faire des filets ! La matinée est passée !









Je viens de trouver une solution pour cuisiner en sécurité, les déséquilibres étant importants, je me mets un harnais et me longe. Cela m'empêche d'aller vol-dinguer à l'autre bout ! Une bonne astuce !




Vers midi le vent fraîchit 25 nd, le bateau part au lof et la mer est bien formée ! Les vagues viennent nous arroser à l'arrière. Nous enroulons le génois, mais cela ne suffit pas malgré nos 2 ris.
Christophe se propose de prendre la barre, les vagues viennent cogner le bateau et il se prend quelques sauts d'eau rafraîchissants ! Marco prend le relais. Le vent faiblissant un peu par la suite, permet de remettre le régulateur.
Robin, mon frangin fait notre routeur et nous tient informé de l'évolution météo grâce à l'iridium. Nous complétons ces infos par des prises de fichier grib; aussi nous savons que la météo nous reste favorable jusqu'au Cap Vert !

Pour l'instant seul Christophe a vu des dauphins durant la nuit. C'est étonnant car généralement nous avons droit au festival ! Les gars ont également aperçu une baleine au loin. Quelques oiseaux solitaire des mers viennent nous saluer.

5eme jour : le 07/12
Distance parcourue en 24h= 148 miles

Nous maintenons un bon rythme 150 miles par jours, c' est de l'ordre de l'exceptionnel pour notre bateau ! Vaillant Tidoudou !
Les vents n'ont pas faiblis durant la nuit. Quelques départs au lof, de bonnes vagues dans le cookpit, qui font vibrer les cabines ensommeillées ! Je viens filer un coup de main en pleine nuit à Marco pour rouler le génois car Eole s'excite.
Le soleil nous accompagne comme d'habitude, on pourrait penser que le fait d'avoir passé le tropique on devrait avoir chaud ? Mais le vent fait chuter les températures ! Il fait frais !
D'après nos calculs nous devrions arriver Samedi dans la nuit à Sal ! Pas génial pour mouiller lorsque l'on ne connait pas ! Nous attendons de voir si les vents faiblissent et nous ralentissent naturellement ou si nous allons devoir freiner le bateau pour arriver de jour ?

Chaque jour Marco fait ses relevés au sextant, à présent ses calculs sont précis, le GPS peut tomber en panne !!!
Il s'apprête à faire son relevé du midi, moi harnachée à la cuisinière, je prépare la dorade, Christophe veille dehors. Soudain, Christophe tire la sonnette d'alarme : « Y a une touche !!! » 
Branle bas de combat tout le monde sur le pont ! Je prends la barre et abat pour ralentir le bateau.
Christophe ramène la ligne. Il annonce «  c'est du gros !!! » En effet, à voir les efforts qu'il fait on imagine l'engin. Marco se saisit de la gaffe à crochet prêt à agir !
« Putain ! Une énorme Coryphène ! »
D'un coup de crochet Marco assure la prise et Christophe la jette dans le cookpit.!
Mieux vaut des bras costauds pour ce genre de poisson. La Coryphène se débat pour sa libération improbable...
Elle est de toute beauté des couleurs incroyables et une taille qui l'est aussi ( 85cm) !!, Marco me fait remarquer que c'est un mâle par la forme de sa tête ( pas de grosse bosse)
Je profite pour une fois, d'avoir les mains libres pour prendre mon appareil photo, avant que les couleurs ne s'éteignent je les immortalise.
Cette prise va nous occuper 2h. Marco lui donne le coup de grâce, Christophe, la vide, puis je m'occupe d'en tirer les filets pendant que les gars nettoient le cookpit ensanglanté. Puis préparation en carpaccio et autres recettes...
Dans l'après midi le vent faiblit, nous gratifiant ainsi d'une mer moins agitée. Nous apprécions le fait d'être moins secoués.
A l'apéro au coucher de soleil, nous dégustons ce carpaccio à tomber dans l'eau (faute de terre) !
Les teintes du ciel se mêlent à cet instant, laissant apparaître des nuages roses en virgules dans un dégradé de bleu, vert... Derrière nous des voiles brumeux rosés-rouges se reflètent dans l'eau, celle-ci vire au pourpre, violine.
A mon quart du soir, le vent se fait inconstant passant de 6 nœuds avec les voiles qui claquent à 20 nœuds.
Le régulateur ne peut plus s'adapter à ces sautes d'humeurs venteuses je prends donc la barre.
Au quart de Christophe le vent se fait encore plus capricieux, le moteur lui vient en aide durant 3h.
Au quart de Marco cela forcit à nouveau avec quelques baisses de régime, il ressort les voiles.



6eme jours : le 08/12
Distance parcourue en 24h= 120 miles

Pas de nuages, les températures se réchauffent enfin !
Un bébé poisson volant est venu s'échoué sur le pont durant la nuit. On commence à en voir de plus en plus.
Les prévisions météo étaient jusqu'à présent fiables, cependant aujourd'hui un vent de Nord de 10nd était prévu alors que nous avons toujours un vent Est à 15nd. Cela nous arrange au final pas mal, comme il n'y a presque plus de houle nous pouvons tirer un grand bord de près.
Toutes voiles dehors nous filons à 6 nd constant.
«  Voilà les conditions idéales dont rêvent tous ce qui voudrait naviguer !! » nous dit Christophe.
En effet, la douceur de l'air, le calme, le vent pas trop fort ; amène un aspect différent de ce que nous avons eu jusqu'à présent. Nous savourons cette dernière journée !
Le vent s'oriente en fin de journée plus au Nord Est avec 10 à 12 nd, il nous faut abattre un peu.
Le tout est de trouver le bon angle pour que les voiles ne claquent pas, on opte pour le travers afin que tout l'équipage puisse passer une bonne nuit.
Demain nous abattrons davantage.


7eme jours : Le 09/12
Distance parcourue les 24 dernières heures= 120miles

Notre dernière nuit a glissée sans soucis.


Au lever du jour la terre est à vue, pour nous souhaiter la bienvenue, une petite bonite vient mordre à la ligne aux abords des côtes.
La chaleur est présente, on peut enfin sortir les maillots de bain. L'odeur de terre vient nous chatouiller les narines. Quelques monts en forme de pyramides, des bandeaux de terres arides, peu de végétation, mais le décors est agréable à l'oeil. Des poissons volants nous offrent un vol gracieux au dessus de l'eau.


Appel VHF du captain et Chantal, ils ont dû nous sentir arriver ! Eux sont Là depuis la veille ! un jour avant nous ! Ils nous ont mis une belle branlée ! Là on fait moins les malins !
Nous optons pour un mouillage tranquille plus au Sud, car nous sommes dimanche et nous ne pourrons pas faire notre entrée paperasse avant lundi dans le petit port de Palameira.
Nous rejoindrons demain la civilisation, en attendant nous apprécions le calme de ce mouillage, l'eau transparente. Il n'y a personne ici, une petite plage de sable blanc semble m'attendre. Les gars eux ont repéré une zone pour aller chasser.
On installe un taux pour se protéger du soleil car là ça cogne ! Quel délice !
Après une chasse infructueuse ( si ce n'est qu'un petit perroquet) mais un bain agréable, Marco sort sa canne à pêche. Quelle n'est pas notre surprise quant à 3 reprises nous sortons de gros rougets barbus ! Et ben on ne mourra pas de faim au cap vert !!

Le 11/12
Une bonne nuit de récupération, un bain de réveil dans l'eau turquoise et nous levons l'ancre.
En quelques bords de près nous rejoignons le village de la Palmeira.
Nous arrivons à une petite baie protégée où sont mouillés une vingtaine de bateaux. Des jeunes Cap verdiens sillonnent entre ceux-ci avec une petite chaloupe à voile et une godille ! L'air de l'Afrique nous pète aux yeux. Nos peaux boivent la chaleur mêlée au vent, nos narines captent de nouvelles effluves !!! Le dépaysement est assuré.
Nous gonflons l'annexe pour rejoindre la berge afin de faire les quelques bricoles à terre, peut être même trouver internet pour donner quelques nouvelles !




Nous avons donc mis 6 jours et 4h pour faire cette traversée, belle performance, dans des conditions presque idéales ( nonobstant le facteur houle). Nous avons également dû nous adapter au régulateur d'allure en zigzaguant et donc en rallongeant notre route de 70 miles.
La vie à bord fut très agréable. On aurait volontiers gardé Christophe avec nous pour la transat !
Mais : soit il en a marre de nos tronches, soit comme il nous le dit ; il a des impératifs : travail, famille... A croire que tout le monde n'est aussi libre comme nous !!!

Christophe reste avec nous jusqu'à mercredi, nous traînerons au mouillage autours de Sal jusque là.
Puis nous irons voir du côté de l'île voisine : Sao Nicolao. La suite du voyage n'est pas encore arrêtée, soit San Antao, soit nous tirons vers le sud sur une toute petite île très peu fréquentée Brava.
On avisera... Nous pensons rester au moins 3 semaines au Cap Vert avant la grande traversée !
Noël sous les tropiques !!! Va falloir que le père noël transforme son traineau en bateau pour nous trouver et qu'il branche son GPS !!
Mettre à jour le blog risque d' être par la suite plus difficile surtout sur Brava, mais une fois dans les Caraïbes on rattrapera le temps perdu !!
A bientôt ! on pense à vous tous, on vous envoi plein de douceur et caresses des alizés !