dimanche 14 septembre 2014

Fin Octobre

Tidoudou est à présent hiverné et nous allons faire de même.
Nous venons de quitter la Polynésie pour un retour de 6 mois en France. De nouveaux horizons aux teintes et températures différentes, nous attendent...
Le blog va donc être en stand bye quelques temps. Nous reprendrons nos aventures à bord au mois de Mai.
D'ici là n'hésitez pas à nous joindre sur mon mail: sabrina.candau@gmail.com
A bientôt.
Bon hiver ou bon été à d'autres...



Début Octobre

Comment se fait-il que la morosité n'atteigne pas les rives de Maupiti?
Peut être les propos de Thérèse, lors d'un de nos repas avec eux sur le motu en donnent le secret.
« Si tu vis simplement, tu ne peux qu'être heureux. Regarde, la nature te donne tout ce dont tu as besoin: de quoi remplir les yeux et même le ventre.
L'argent lui ne te donne que des soucis et l'envie d'en avoir toujours plus...»






Révi et Thérèse, sont les exemples vivants de cette simplicité.
Sur le motus, ils n'ont qu'une petite cabane sans même une moustiquaire, ils dorment à même le sol.
La cuisine est faite d'un toit en tôle toute ouverte. Sur un arbre sont accrochées les gamelles. Les feuilles font office d'assiette, les doigts de couverts. 


 

Cependant la table est toujours débordante de mets délicieux. Evidemment ils s'en donnent les moyens en cultivant, pêchant...
Pour l'achat des matières premières, ils vendent leurs poissons, ils ramassent des coquillages pour en faire des bijoux.
Dans cette simplicité se lit non seulement un bonheur, mais de la dignité et de la générosité.
Leur présence est douce, pas de blabla inutiles, les mots prononcés ne sont pas là pour remplir l'espace. Ils sont chargés de l'essentiel.


Cet atoll a beau être petit, il y a de quoi découvrir sans cesse.
Nous nous rendons à un motu accessible en traversant à pied dans de l'eau jusqu'à la taille.


Nous marchons ainsi une bonne demi heure au milieu des raies, dans de l'eau cristalline bleutée.
Les décors sont proches de l'irréel tant c'est beau. 



Le motu est entouré d'une grande plage de sable blanc sur des kilomètres. En marchant côté océan, nous somme proches de la barrière de corail et à quelques centaines de mètres de nous, nous assistons à un spectacle inédit.
Des baleines à bosse tapent leur énorme nageoire en surface, envoient des geysers dans les airs, nagent à la surface de l'eau. Nous les suivons quelques heures, le long du reef, éblouis par ces apparitions.
Cette nature à l'état sauvage nous comble.


Nous avons retrouvé quelques potes navigateurs qui eux aussi sont tombés amoureux de ce lieu.
La période cyclonique approchant doucement chacun commence à songer à mettre les voiles en direction de lieux plus protégés.
Certains partent en Nouvelle Zélande, d'autres retournent aux Gambiers, et d'autres regagnent un chantier pour mettre le bateau à sec. Ce dernier cas de figure est le notre, dans 15 jours Tidoudou sera mis hors de l'eau durant 6 mois. Temps également nécessaire à une remise à flot de la caisse de bord.
Retour donc en France à la fin Octobre...
Les skis vont fumer cet hiver. Nous savons que le froid mordant attend de nous faire la peau, mais nous avons su résister à des températures liquéfiantes, alors on fera face à celles congelantes....
Enfin, on espère....


En attendant y a du boulot au chantier de Raiatéa, hivernage, changement de l'étaie et autres bricolages.
Nous profitons donc de ces derniers jours de notre petit paradis à Maupiti.





Le 14/09







Cette fois les conditions annoncées semblent réunies pour aller à Maupiti.
Nous partons au cœur d'une nuit d'encre, guidés par les seules lumières des bouées du chenal et d'un alignement à terre.
Ca y est nous avons quitté Bora. Nous hissons les voiles. Le vent cependant ne tarde pas à forcir et nous oblige à réduire la toile. Plus nous avançons, plus le vent se renforce et la houle avec.
A mi parcourt, le moral des troupes faiblit. Nous savons qu'avec plus de 20 nds de vent la passe de Maupiti est infranchissable. A l'allure où nous allons nous risquons fort d'arriver avant le jour.
La météo nous a trompée, il faut faire demi tour.
Après les problèmes de moteur, les grains, à présent le vent, nous nous demandons si un jour nous pourrons aller à cette île sauvage...

A l'entrée de la passe de Bora, il fait encore noir.
A quelques mètres du bateau une masse sombre surgit des eaux accompagnée d'un souffle magistral. Nous identifions instantanément l'origine: une Baleine!!!

Après deux petites heures de sommeil, le jour se lève sur une journée calme.
Marco me propose de retenter notre chance Maupiti aujourd'hui, car demain le vent devrait être plus fort.
Encore embuée de sommeil je suis partante. Juste avant de lever l'ancre on s'aperçoit qu'à côté de nous il y a le bateau à Simon ( il était avec nous aux Tuamotu).
En lui disant que l'on part à Maupiti, il se décide à nous suivre avec sa femme.

C'est repartit: le spi est sortit.
Simon nous a doublé avec son appuis moteur.
Quelques temps plus tard il nous joint à la VHF:
« On vous prévient c'est très impressionnant, mais ça passe.»

Arrivé à l'entrée, des vagues semblent déferler partout y compris dans le chenal.
Heureusement que Simon est passé avant nous pour nous rassurer.
« Bon allez, faut se lancer, on y va!!!»
Nous devons faire cap sur un alignement qui semble nous emmener droit sur les reef et dans les vagues.
Sur le côté droit et gauche à quelques mètres, (malgré le peu de houle annoncée), ça déferle.
Dans les creux des vagues mon alignement disparaît quelques secondes, pour ne voir qu'un mur d'eau. J'ai le cœur qui cogne.
Marco me dit qu'il ne vaut mieux pas que je regarde sur les côtés et que je reste centré sur l'alignement.
Le courant rend le bateau ivre, la barre raide et j'ai du mal conserver mon cap. Ca secoue, c'est étroit, putain j'ai les chocottes...
C'est très impressionnant, mais sitôt passé les première bouées ça se calme. Seul un courant de 3 nœuds subsiste, les vagues à présent sont derrière OUF!!!


Nous pénétrons dans un lagon où les couleurs nous explosent aux yeux. Des motus l'encadrent le surlignant d'un bandeau blanc. ( les plages)
La montagne de Maupiti bien que plus petite que Bora n'en est pas moins belle.
La beauté de ce lieu nous laisse sans voix. Nous retrouvons l'ambiance sauvage des Tuamotu et l'odeur de fleurs.
Nous mouillons juste derrière le premier motu.
Fatigue, émotions, joie nous catapultent dans un profond sommeil.


Le lendemain, nous allons explorer le motu, c'est un régal.



A quelques mètres du bateau, à la nage, nous allons rendre visite aux raies manta. Nous nageons un moment avec ces créatures majestueuses.
Marco peut à nouveau chasser quelques poissons pour le repas.
Un véritable petit paradis... qui ne se laisse toutefois pas pénétrer facilement...



Aujourd'hui nous allons découvrir l'autre motu. Ne sachant si nous pouvons laisser l'annexe à côté d'une cahute nous demandons à un monsieur qui est là.
Révi nous dit qu'il n'y a pas de problème et qu'à notre retour nous pourrons venir ramasser quelques haricots dans son jardin.


Lorsque nous revenons des noix de coco toute fraîche nous attendent. Pendant que nous dépouillons son jardin, il nous fait cuire un fruit de l'arbre à pin, pour ce midi. Il nous prépare du lait de coco pour l'accompagner.

Nous sommes invité vendredi et samedi à passer la journée avec sa famille.
Révi et Marco conviennent de se retrouver demain au lever du soleil pour pêcher dans la passe.





Nos pêcheurs reviennent avec pleins de poissons. La technique de pêche au filet, tout comme celle de la chasse à la langouste de Révi laisse Marco abasourdit.
« C'est un véritable Sioux ce type!!!» me dit-il au retour.
Si ce n'est pas un Sioux c'est néanmoins un homme qui fusionne avec son milieu. Il est né de l'eau et semble faire partie intégrante de cet élément.
A 60 ans, il danse sur les coraux, dans les vagues qui déferlent et le courant avec une agilité d'un jeune de 20 ans.
Il anticipe les réactions des poissons, il sait dans quel trou la langouste a trouvé refuge...
Il parle peu. Il observe beaucoup.
D'autres parties de pêche sont prévues...


Nous avons l'impression que cette petite famille nous a adopté. Presque chaque jour, ils nous invitent à venir à leur cabane du motu pour manger ou passer un moment.


 Des repas délicieux constitués de ce que produit l'environnement. On goûte donc à plein de nouvelles saveurs: Napoléon, Nason au BBQ, poisson divers à la Tahitienne, poisson au four tahitien....

Leur hospitalité, gentillesse et générosité nous touchent.
Ce sont de véritables leçons de vie.
Tout se fait avec une simplicité dénudée d'attente, hormis celle de partager.















Le ventre alourdit on arrive quand même à se traîner sur les hauteurs, pour admirer le lagon du haut.
C'est certainement une des plus belles vues qu'il nous a été donné de voir.


Les couleurs sont tout bonnement incroyables. Nous apercevons même une baleine au loin au delà du lagon.


Le tour des motus à pied est aussi un vrai bonheur. Cela embaume la fleur, c'est sauvage, préservé...
Maupiti c'est un petit coin de paradis... On s'en rempli...




Le 12/09/14

Bora nous enlace de ses couleurs et de ses charmes, nous retenant encore auprès d'elle quelques jours.
La houle est trop importante pour regagner Maupiti.


Chaque jour inlassablement Marco part chasser, rentrant souvent bredouille.
Aujourd'hui, je commence à m'inquiéter à ne pas le voir revenir au bout de trois heures.
Il finit par rentrer . Quelle n'est pas ma surprise de le voir revenir avec le fruit de sa pêche.
L'annexe est remplie de concombres géants, de navets, de côtes de blettes, régimes de bananes... avec deux vivaneaux et un poulpe. Une pêche miraculeuse!

Après avoir bien galéré pour sortir le poulpe ventousé aux coraux, ne sachant pas comment cela se cuisine, il a voulu le donner à un gars qui passait par là. Celui-ci n'en a pas voulu mais pour le remercier, il l'a emmené chez lui et lui a donné des légumes et fruits de son jardin.
Encore une preuve de cette gentillesse de ces Polynésiens et ce que l'on soit sur une île perdue ou à Bora...

Nous avons mouillé près de la passe et il y a beaucoup plus d'agitation de ce côté. Nous voyons passer régulièrement des bateaux chargés de touristes faisant le tour de l'île, ou se rendant sur les sites où l'on nourrit les raies, les requins citrons....
Des attractions qui ressemblent quelque peu au cirque.
Les bateau au son du ukulélé arrivent avec à leur bord des peaux blanches couvertes de crème. Ils sont accompagnés de Polynésiens affublé d'un paréo, couronne de fleur assurant ainsi le folklore.
Ce joyeux petit monde se jette à l'eau et le spectacle commence. La nourriture attire inévitablement les hôtes que l'on attend. Et là, le nez dans l'eau, les grosses fesses des Américaines flottant à la surface s 'agitent dans tous les sens. Celles des petites chinoise frétillent elles aussi. Des têtes sortent régulièrement de l'eau pour pousser des hurlements dès qu'une raie les frôle ou qu'un requin s'approche.
Pour que le show soit complet, un beau Polynésien tatoué plonge et s'accroche à l'aileron d'un requin citron se faisant ainsi tracté. Et là, tout le monde est content.

Nous assistons ainsi à des spectacles gratuits aussi marrants que tristes...

Bora reste cependant le lieu romantique par excellence. De nombreuses pirogues au nom de
« Romantique tour» transportent les jeunes amoureux transits.
J'avoue que si un jour il me prenait l'envie de me marier et que l'on m'offre un voyage de noce, je ne cracherai pas sur ce genre de destination... ni d'hôtel.

Faute de ne pas nous marier, nous allons malgré tout accoster sur les rivages de ces hôtels luxueux et visitons les lieux nous tenant par la main pour passer incognito!

Départ prévu cette nuit du 14/09 pour Maupiti ! À suivre

Le 12/09/14

Bora nous enlace de ses couleurs et de ses charmes, nous retenant encore auprès d'elle quelques jours.
La houle est trop importante pour regagner Maupiti.
Chaque jour inlassablement Marco part chasser, rentrant souvent bredouille.
Aujourd'hui, je commence à m'inquiéter à ne pas le voir revenir au bout de trois heures.
Il finit par rentrer . Quelle n'est pas ma surprise de le voir revenir avec le fruit de sa pêche.
L'annexe est remplie de concombres géants, de navets, de côtes de blettes, régimes de bananes... avec deux vivaneaux et un poulpe. Une pêche miraculeuse!

Après avoir bien galéré pour sortir le poulpe ventousé aux coraux, ne sachant pas comment cela se cuisine, il a voulu le donner à un gars qui passait par là. Celui-ci n'en a pas voulu mais pour le remercier, il l'a emmené chez lui et lui a donné des légumes et fruits de son jardin.
Encore une preuve de cette gentillesse de ces Polynésiens et ce que l'on soit sur une île perdue ou à Bora...

Nous avons mouillé près de la passe et il y a beaucoup plus d'agitation de ce côté. Nous voyons passer régulièrement des bateaux chargés de touristes faisant le tour de l'île, ou se rendant sur les sites où l'on nourrit les raies, les requins citrons....
Des attractions qui ressemblent quelque peu au cirque.
Les bateau au son du ukulélé arrivent avec à leur bord des peaux blanches couvertes de crème. Ils sont accompagnés de Polynésiens affublé d'un paréo, couronne de fleur assurant ainsi le folklore.
Ce joyeux petit monde se jette à l'eau et le spectacle commence. La nourriture attire inévitablement les hôtes que l'on attend. Et là, le nez dans l'eau, les grosses fesses des Américaines flottant à la surface s 'agitent dans tous les sens. Celles des petites chinoise frétillent elles aussi. Des têtes sortent régulièrement de l'eau pour pousser des hurlements dès qu'une raie les frôle ou qu'un requin s'approche.
Pour que le show soit complet, un beau Polynésien tatoué plonge et s'accroche à l'aileron d'un requin citron se faisant ainsi tracté. Et là, tout le monde est content.

Nous assistons ainsi à des spectacles gratuits aussi marrants que tristes...

Bora reste cependant le lieu romantique par excellence. De nombreuses pirogues au nom de
« Romantique tour» transportent les jeunes amoureux transits.
J'avoue que si un jour il me prenait l'envie de me marier et que l'on m'offre un voyage de noce, je ne cracherai pas sur ce genre de destination... ni d'hôtel.

Faute de ne pas nous marier, nous allons malgré tout accoster sur les rivages de ces hôtels luxueux et visitons les lieux nous tenant par la main pour passer incognito!

Départ prévu cette nuit du 14/09 pour Maupiti ! À suivre

samedi 6 septembre 2014


Le 14/08
Nous avons dû différer notre départ, Marco s'est coincé le dos. (Son corps traduit certainement le ras le bol de m'avoir sur son dos en permanence!)
Rien de bien méchant mais suffisamment pour nous empêcher de prendre la mer dans cet état.
Donc repos!

Voilà deux ans et demi que nous vivons dans un espace réduit avec la présence continuelle de l'autre, aussi est-il naturel de commencer à en accuser le coup!
Comme tout aboutissement à un projet, on se retrouve soudainement privé du moteur. Une zone de vague, de flottement apparaît. Ce passage temporaire doit être nécessaire....
Peut être est ce le moment également d'évacuer toutes ces tentions accumulées lors de notre long voyage: navigations difficiles, mouillages infernales, situations de stress...
Il faut bien que ça sorte...Ce nettoyage permet également d'apprécier plus pleinement tout le positif de ce voyage...

Il est sur le pont regardant l'animation du mouillage, lorsqu'il me lance soudain:
- « Si tu veux voir un échouage en direct, c'est maintenant ou jamais!»
J'abandonne mes casseroles un moment pour aller jeter un œil à l'extérieur.
Un voilier est en train de traverser le lagon sous génois et moteur dans la partie où il n'y a que des patates et des hauts fonds. Il est trop éloigné de nous pour l'avertir, en quelques secondes le bateau est stoppé net. On le voit décoller et pivoter sur lui même. Il reste un moment posé au dessus des flots avant de retomber et repartir ventre à terre décaniller d'autres patates de corail.
Marco est moi sommes sous le choc, et nous ressentons l'horreur de la situation. A maintes reprises le bateau se dégage pour aller taper à nouveau, nous entendons même les impactes.

Nous sautons dans l'annexe pour tenter de lui venir en aide. Le couple de vieux ( 80 ans) sont en panique. Pépé est tout tremblant et ne sait plus quoi faire, mémé est aux bord des larmes.
Nous constatons comme eux qu'il n'y a pas de sortie possible.
Un local ayant dû assister de loin au carnage vient à la rescousse avec un jet ski super sonique.
Pas d'autres alternatives que de tracter le voilier en le faisant passer sur les patates. Le bateau racle, s'arrête, tape, Marco et moi en sommes malade et encore plus en pensant à ces pauvres vieux et leur pauvre embarcation.
Ils réussissent toutefois à regagner plus de profondeur, là où nous sommes mouillés.
Le jet ski reprend son envol. Nous attendons qu'ils jettent l' ancre pour se remettre de leurs émotions et constater les dégâts. Mais quelle n'est pas notre surprise de les voir partir direct vers la passe et rejoindre la pleine mer vers d'autres îles !!!
On est stupéfait qu'après ce à quoi on vient d'assister, ils ne vérifient même pas l'état de la coque, de la quille... Est ce de l'inconscience ? Un manque de bon sens ? Où l'état de choc ?

Le 18/08
Nous allons dire au-revoir à la petite famille de Jean Luc. Nous repartons chargé de fruits et de leur gentillesse. Jean Luc a pris soin de me cueillir un rouligna ( gros fruit de la famille des corossols) sachant que j'en suis dingue. Son goût a été pour moi une révélation: de la crème parfumée, douce, subtile d'une texture fondante. Pourtant son aspect ne paye pas de mine!


Après presque un mois ici, l'ancre est bien ensablée, nous arrivons quand même à la relever.
Tahaa est à 25 milles, en 6h sous spi, nous y sommes. Tahaa et Raiatea sont entourées par un même lagon, les reliefs des l'îles sont montagneux, verts. Sur le pourtour du lagon, il y a des motus de sable et cocotiers. Du coup le paysage semble bien diversifié. Après une balade sur les crêtes pour admirer le paysage, nous allons mouiller aux abords d'un des motu où se trouve un jardin de corail.
Déjà le mot est évocateur en lui même, mais la réalité encore plus belle.

L'eau est tellement cristalline que l'on a même pas besoin de masque pour voir les fonds.
Il nous faut remonter à pied le long du rivage. Le jardin se trouve dans la petite passe entre deux motus. Il n'y a plus qu'à se laisser porter par le courant dans très peu de fond et ouvrir grand les yeux. Les coraux: violet, jaune, rose, blanc, orange... nous explosent les yeux et la myriade de poissons colorés vient nous éclater!
C'est un véritable aquarium, des nuées de poissons curieux viennent tout autour de nous, si près que l'on peut les toucher. Comment la nature peut elle créer tant de perfection, de diversité? Lorsque l'on regarde les formes et coloris de ces poissons tropicaux on croit rêver! Quelle ingéniosité, quelle créativité!.
Nous restons quelques jours ici à nous rincer les yeux, l'esprit...


Durant la nuit, le vent tourne. Nous ne sommes pas protégés du vent du Sud. La houle se forme et notre inquiétude grandit. Les secousses violentes brisent notre sommeil, heureusement pas la chaîne.
Notre guindeau nous permettant de relever la chaîne et l'ancre vient de nous lâcher. Il a été pulvérisé par le sel et la rouille. Il est mort! Triste nouvelle pour nous, car cela signifie qu'il va falloir dorénavant, le faire manuellement vu que nous n'avons pas l'argent pour le changer.
Le mal de dos qui vient à peine de quitter Marco plane comme une nouvelle menace...

De Tahaa, nous avons vu sur Bora la belle! Sa montagne majestueuse se dresse comme une déesse veillant sur les eaux. Son appel se fait entendre. Nous savons que cette île est très touristique, mais nous ne doutons pas que les paysages restent ce qu'ils sont...


Le 23/08
Sur un bord de près de 20 milles, nous la rejoignons en douceur.
Nous faisons le tour du lagon par le Nord, pour rejoindre un des plus beaux mouillages de Polynésie (à ce qu'il paraît).
La transparence de l'eau et sa couleur, nous donnent l'impression de naviguer dans les airs.
Le bleu plus qu'intense est tout simplement incroyable.
Nous longeons tous les hôtels de luxe, suspendus au dessus des eaux. Cette vision, ne gâche en rien le paysage car les cahutes sont belles, ce ne sont pas des bloc de béton. Beaucoup d'hôtels sont vides, parfois quelques cases semblent occupées. Il y a peu de touristes finalement, l'ambiance est paisible.


Nous jetons l'ancre dans une véritable piscine. La splendeur de la haute montagne face à nous, nous éblouie tout autant que la couleur de l'eau.
Le lendemain, en regagnant la terre, nous avons encore une autre vision en grimpant sur une crête.
Le lagon explose de teintes que nos rétines ont même du mal à intégrer. Jamais nous n'avons vu un tel spectacle.

Question paysages, on peut dire que Bora est unique.
Question pêche ce n'est pas la même. Malgré les plongées assidues de Marco, il ne trouve rien à mettre sous sa flèche. Il y a bien des perroquets aux belles couleurs, mais c'est une telle nourriture des yeux qu'il n'arrive pas à concevoir d'en faire une pour le ventre.

Quelques journées maussades nous rivent à bord. Forts vents, pluie et grosse houle se déchaînent.
Le mouillage est toutefois idéal pour recevoir la colère des cieux, nous sommes bien abrités par le motu.
Entre marches à terre, sur les motus, quelques plongées sur des jardins coralliens, les jours s'écoulent
Voilà 15 jours à Bora!


La houle baisse, elle nous laisse entre-voir la possibilité de rejoindre Maupiti.
Nous n'allons donc pas tarder à découvrir la petite Bora sauvage. Poissons, raies manta et nos copains (disparus de notre paysage depuis quelque temps) les requins, doivent nous attendre...

Bora nous retient encore! Quelques petits ennuis de moteurs ont repoussé le départ.

Le 08/09 à 04h00 nous partons au coeur de la nuit rejoindre Maupiti. Arrivé à la passe pour sortir, de violents grains nous obligent à faire demi-tour. La pluie et le vent se déchaînent encore...
Rares sont les occasions pour n'avoir pas trop de houle, tant pis on doit attendre la prochaine fenêtre peut être dans une semaine...