dimanche 22 décembre 2013


Le 20/12


Une équipe de hands liners de choc arrive de Panama City en taxi :
  • Loyal  (c'est son prénom) (Gros Tchien le surnom que Marco lui donne en douce): un Grand balaise frôlant les 2 mètres et le quintal,
  • Cassidi : une jeunette de 15 ans et
  • Barbara : une super mamie entre 75 et 80 ans (ayant eu 10 enfants !!)




Ils sont Américains, de la même famille et sont volontaires pour nous prêter main forte pour le canal. ( Nous avons obligation d'avoir une personne à chaque amarre)
Les amarres et défenses de location arrivent, on installe tout ça et c'est partit. Nous rejoignons l'entrée du canal afin d'y attendre le pilote qui doit nous retrouver. Juste avant d'arriver Marco appelle le centre qui gère le canal . On lui apprend que notre passage est annulé et que l'on doit prendre contact avec notre agent.
Demi tour, retour à la marina pour avoir de plus amples explications et savoir quand nous passerons.
Juste après l'entrée de la marina, j'entreprends mon demi tour pour venir cul à quai, 20 nœuds de vent me déporte. J'enclenche la marche arrière, mais le bateau continue à avancer nous sommes proche du rivage, j'accélère donc à fond et le bateau fonce droit sur la berge et les hauts fonds. Et là, je réalise que j'ai inversé la marche arrière avec la marche avant... le massacre !
Je fous plein gaz la vraie marche arrière cette fois, le moteur est prêt à exploser, mais le miracle s'accomplit, le bateau s'arrête  sauvé de l'échouage à quelques centimètres près!!! Nos anges gardiens ne semblent pas connaître le chômage.
Là je dois dire que les Américain restent sans voix ! J'ai du les impressionner par ma manœuvre car il n'y en a pas un qui moufte... Mais je ne fais pas pour autant ma crâneuse !!! j'aimerai d'ailleurs disparaître...
Si je survie à ma honte, la frayeur a dû amputer une part de ma longévité...
Quant aux Américains silencieux, ils doivent à mon avis, se demander s'ils vont rester à bord...
Gros Tchien
                                                                     Cassidi
L'agent essaye d'avoir les autorités et bataille pour une place le lendemain mais cela sera seulement le surlendemain.
Nous voilà donc durant 4 jours à gérer couchages et nourritures. Notre avitaillement prévu pour la traversée en prend un sale coup car ces américains sont de véritables ogres.
Ils mangent deux à trois fois plus que nous ( même la petite mamie m'impressionne) et boivent 10 litres d'eau par jour à eux trois ! A ce rythme je crois que les menus de la traversée vont se restreindre aux poissons pêchés et eau de pluie...
Heureusement ils sont très sympathiques! le soir on se colle des parties de monopoly, de Uno.
Je parfais mon Anglais (qui aux dires de Marco) laisse plus qu'à désirer, pourtant je trouve que je m'en sors vraiment très bien ( je suis sure que ma sœur Ophélie le confirmerait.)


Le 20/12
Sacrés Panaméens, ils nous en font de bonnes !!! On vient de nous apprendre qu'en fait une place est disponible pour passer aujourd'hui. Super !
Nous allons donc faire nos papiers de sortie vue qu'hier le mec de l'immigration était absent. Et aujourd'hui il nous dit : vous avez dépassé d'une journée alors il faut payer 200 dollars !!
On croit rêver !!! le culot !...
Du coup Marco dit : oui!oui ! Et s'en va... On se passera donc du tampon de sortie.
Vivement la traversée du Pacifique loin de l'administration et de ce monde si compliqué !!!


Nous voilà rendu au pied du canal accompagné par un pilote ( très pro) et d'un apprenti qui se fait son écho en répétant chacune de ses phrases.
Nous nous mettons à couple d'un bateau moteur, il s'avère que c'est lui qui va gérer les amarres pour nous !!!

Nous voilà donc comme de bons touristes n'ayant comme seuls soucis que d'ouvrir nos mirettes et de faire de belles photos  !!!
Une fois engagé dans le canal, 4 bonhommes lancent leur ligne avec au bout une sorte de balle de tennis ( pomme de touline) bien lourdes. D'où une bonne protection des hublots ou panneaux solaires en cas de mauvais lancé. Mais ils visent plutôt bien...
Sur ces lignes sont attachées les amarres que les gars ramènent à quai.
Une fois bien tendues, les énormes portes derrière se ferment, et la vanne avant s'ouvre remplissant ainsi l'écluse. Quelques tourbillons se forment et l'eau ainsi que le bateau montent très rapidement.
Tout con ce système ! et à la fois génial ! Et dire que cette construction date de 1888...
C'est impressionnant par les hauteurs des murs, des portes et la conception solide...


Marco me dit en regardant derrière
«  Et bien voilà ! les portes de l'atlantique et des Caraïbes se ferment ! »
En pensant à notre parcourt jusque là et à celui à venir, une émotion fait surface.
Quel bonheur de pouvoir vivre tout ça...



Après la troisième écluse ( que nous franchissons de nuit) nous débouchons sur un immense lac.
Notre remorqueur nous largue et nous regagnons une bouée pour la nuit. Nos pilotes nous quittent.


Le lendemain c'est un autre qui arrive, il s'appelle Trou de balle ( c'est le surnom que Marco lui a donné).
Sa compétence laisse à désirer et il n'a qu'une envie c'est rentrer chez lui, c'est le weekend, il a donc mal au ventre !
Il va devoir nous supporter quelques heures, le temps de traverser le lac de 40 km. S'il croyait être peinard, c'est raté, car nos Américains ne cessent de le bombarder de questions auxquelles il est bien obligé de répondre.
Avant les écluses nous devons attendre au mouillage, Trou de bal en profite pour appeler afin que son cauchemar se termine. On vient le chercher et il nous largue là sans radio, sans moyens de communication en nous disant que quelqu'un viendra.... dans quelques heures....
Du coup nous ne pourrons passer avec notre remorqueur personnel d'hier.
Quoiqu'il en soit rien ne vient perturber l'appétit de nos Américains ! Dès 6 heures du mat je me mets à la cuisine pour un déjeuner gargantuesque : œufs, jambon, fruits, toasts, cake....
Marco en a la nausée et n'avale que ses deux pauvres tartines dans son coin.
Je me remet à la cuisine dès que je peux pour le midi, le soir... !
La vie dans les casseroles c'est pas mon truc mais bon c'est le deal ! On leur paye le déplacement , la nourriture, ils nous donnent un coup de main.


Dans tous les forums, blog des navigateurs ayant passé le canal, il est dit de ne jamais opter pour la place où l'on est seul sur le bord du canal. Avec les tourbillons de l'eau le mât peut toucher le mur de l'écluse et certains ont ainsi démâté.
Notre nouveau pilote arrive enfin après quelques heures d'attente. Il nous propose de passer à la maudite place avec en prime de lui signer une décharge en cas de problèmes !!!
A moins d'être un couillon il faudrait être fou pour accepter !
Vue notre refus catégorique il se démène pour trouver une solution. Un remorqueur se mettra sur le bord et nous viendrons nous amarrer à lui. Ce ne sera pas la même chose qu'hier ou nous étions au milieu du chenal maintenu par les amarres.
Cependant l'entreprise risque d'être délicate car là nous n'avons pas les quatre lignes d'assurance, cela nécessite de manoeuvrer à chaque écluse. Nous ne pourrons rester à couple du remorqueur comme c'était le cas hier.

Autre problème sur la descente des écluses il y a un fort courant.
Pour attendre le remorqueur qui doit aider un énorme pétrolier, nous allons accoster.
Le pilote met en garde Marco . (Je lui ai cédé ma place à la barre car je ne comprend rien à l'anglais du panaméen et après mes prouesses à la marina , j'ai quelque peu perdu de mon assurance!.)
Il lui signale que des bouches d'évacuations peuvent aspirer le bateau, aussi il faut qu'il se méfie.
Les par-battages sont en place, je colle à super mamie un autre en volant «  in case of !!! », gros tchien est chargé de sauter sur le quai et Cassidi et moi même sommes prêtes à lancer les amarres.
Marco s'approche du quai et ce qui devait arriver arriva... L'arrière du bateau se voit littéralement aspiré et hors contrôle nous venons percuter de travers l'angle d'un mur. Heureusement super mamie est là et place le par-bat volant au bon endroit, bon moment. Une bénédiction cette grand mère !



Cette entrée en matière nous met au parfum de ce qui nous attend . Le pilote vient briffer Marco pour les manoeuvres à venir car il n'a pas droit à l'erreur ( surtout dans la dernière écluse où le courant est très violent). Nous devrons donc répéter 3 fois la même manœuvre à chaque écluse.
De plus si nous ratons notre lancé d'amarres au remorqueur cela sera la catastrophe car nous irons nous éclater dans les portes.
Tout le monde est sous tension surtout à cette dernière écluse, Marco n'est plus que concentration et c'est partit...
Le bateau est emporté par le courant, même avec la marche arrière à fond il continue d'avancer. Il faut que Marco vise le côté du remorqueur sans être ni trop prêt , ni trop loin.
C'est l'amarre arrière une fois fixée au remorqueur qui doit nous arrêter.
Tidoudou ivre de tant de flots part à droite à gauche, titube. Mon capitaine tente de le maintenir du mieux qu'il peut dans l'axe du courant par des alternances de marche avant-arrière.
Nous approchons du point fatidique, chacun répète mentalement ce qu'il a faire.
Et tout s'enchaine en l'espace de quelques secondes, nous sommes amarrés et arrêtés.
L'émotion est si forte que tout le monde se congratule, se félicite, se tape dans les mains, comme à la fin d'un film Américain.
Nos anges gardiens sont toujours actifs et biens veillants.



Le pilote doit être récupéré un peu plus loin à la sortie.
Un gros remorqueur pourvu de 6 moteurs arrive le chercher. Il ne peut se mettre parallèle au bateau car il est trop haut. Le pilote se met donc debout à l'extérieur des filières sur le portique et le remorqueur avance son nez le plus près possible. Il fait évidemment nuit, il y a du vent, le remorqueur avance trop près, le pilote hurle en se voyant écrasé par la masse d'acier de plusieurs tonnes. Il a juste le temps de bondir à l'intérieur des filières.
Le gars aux commandes réagit en un éclair et recule in-extrémis...
Bon là, ça fait beaucoup côté émotions... Après plusieurs tentatives le pilote sain et sauf regagne enfin le remorqueur.
Quelle journée ! Mais elle n'est pas finit, il faut en principe aller rendre amarres et par-battages, mais nous sommes épuisés, il est 23 heures.
Gros tchien, grande bouche nous assure que demain, il nous emmènera avec l'annexe les rendre.
Encore une heure de navigation pour rejoindre le mouillage où le catamaran des Américains est mouillé...
Une fois que tout le monde à regagné ses pénates, nous sommes morts de fatigue et tombons dans un comas réparateur.


Le 22/11
Nous attendons gros Tchien pour qu'il nous amène rendre le matériel, il nous fait savoir qu'il ne peut venir car il va partir à un autre mouillage.
Grande bouche semble avoir oublié sa parole et même qu'il devait partir !!!.
Nous devons donc nous démerder... Et le pire c'est que Marco avec l'annexe pleine, le croise sur le bord, il ne vient même pas l'aider à décharger. Il lui dit seulement que finalement il reste une journée de plus... !


Marco me raconte cela dégouté. Nous sommes tout simplement sciés par une telle attitude...
Une occasion de constater que la parole aujourd'hui n'a plus la même valeur que celle d'autrefois ! Et que l'entre aide entre marins n'est pas systématique.


Quoiqu'il en soit nous sommes enfin dans le Pacifique, il doit certainement se mériter.
Ce passage du canal fut une épreuve à tout niveau, en particulier celle de la dernière partie. Nous avions entendu toutes sortes de choses concernant le canal et on peut dire qu'effectivement tout peut arriver. Cela peut ressembler à une balade comme une véritable galère...
Nous avons eu un échantillon des deux... Belle expérience.


Demain nous repartons pour las Perlas......

mercredi 11 décembre 2013



Côtes PANAMEENNES
Du 12 au 15/11

Venir sur les côtes Panaméennes sans faire un tour dans la jungle serait incomplet.
Nous entendons parler que non loin de là, un Français Basque vit en pleine forêt tropicale et a construit des cabanas pouvant accueillir les amoureux de nature sauvage.
Nous partons donc rejoindre ce lieux hors sentiers battus.Après avoir pris le bus et emprunté une sorte de taxi, celui-ci nous dépose devant une rivière.

Il faut la traverser pour regagner l'autre rive et rejoindre un sentier dans la forêt.
Miguel est descendu avec son cheval et ses chiens nous rejoindre et par la même occasion récupère une bouteille de gaz. Il va cueillir un régime de bananes sauvages le long de la rivière et la petite expédition se met en route. Une marche de quelques kilomètres et nous arrivons sur les hauteurs au milieu des forêts à perte de vue. Le site est magnifique et les trois cabanas charmantes. Une cahutte sert de cuisine et lieu pour manger.


                                    Petite cabanas dans la quelle nous dormons


Miguel nous propose de nous emmener à la rivière se baigner. Avant d'entamer notre marche je lui demande ce à quoi il faut faire attention. Il me répond :
« Quand tu es en ville avant de traverser la rue tu regardes à droite à gauche et ben ici c'est pareil sauf qu'il faut que tu regardes où tu mets les pieds. »
« La nature n'est pas hostile, personne ne te sautera dessus pour t'attaquer ( ce n'est pas comme à Colomb) il faut apprendre à regarder à observer. »
Il me rassure encore en me disant :
Il y a beaucoup de serpents, mais si tu ne leur marches pas dessus il ne te feront aucun mal. Il ne vont pas dépenser leur venin pour toi , ils préfèrent le garder pour leurs proies !! Et la plupart du temps ils sont dans les arbres et tu auras du mal à les voir.
A la rivière où vous allez, vous pouvez vous baigner en toute sécurité car les quelques crocodiles qu'il y a sont inoffensifs, en plus ils sont petits ils ont ta taille !!
Quant aux mygales, elles sont gentilles.
La seule précaution à prendre avec les scorpions c'est de toujours retourner et taper tes chaussures avant de les mettre !!
Avec ces explications me voilà tout à fait rassuré. Miguel nous fourre un bâton dans les main, lui prend sa machette et nous voilà partit à la rivière.
« Bon !! vous avez vu le chemin pour rentrer alors je vous laisse, prenez votre temps ! Je vais préparer le repas ! » Et il nous laisse là au milieu de cette jungle.






On en profite pour aller jusqu'à un village Kuna qui a été abandonné, mais dont la structure est encore en bon état. Et puis après avoir zieuter si aucun crocodiles n'est dans les parages, on se jette dans l'eau fraîche.










Miguel nous emmène l’après midi à une petite cascade, en traversant une jungle dense. C'est de toute beauté. Il y a des quantité d'oiseaux : perroquets, toucans, quetzals...
Là encore après quelques explications pour le retour et il nous quitte.
Il nous a dit qu'en descendant le long du ruisseau on arrivera à la rivière de ce matin et après on connait le chemin, c'est tout simple...
Nous voilà plongé au milieu du film Indiana Jones, sauf que les héros ne font pas les malins...
Nous arriverons malgré tout entier à la tombée de la nuit quelques heures plus tard.







Miguel est un personnage hors du commun. Ses vingt années de vie en pleine forêt ont forgé un gaillard solide, robuste, droit, sans compter la force basque qui coule dans ses veines.
De plus son charisme naturel mêlé à une jovialité et spontanéité en font un type magnétique.
Son éloquence captivante dévoile une connaissance à bien des égards sans que jamais la vantardise ne prenne le dessus, au contraire.
Il est instructeur en survie dans la jungle. Il emmène parfois, durant plusieurs jours des groupes tel que les pompiers de paris, des équipes de gendarmes, militaires, ou simple personne désirant apprendre à se démerder seul dans ce milieu.
A la tombée de la nuit la nature se remplie de bruits étonnants, il identifie ces sons et nous emmène voir qui est à l'origine de cette source sonore. Il connait chaque arbre, chaque plante et sait lesquels d'entres eux peuvent être utilisés pour se nourrir, se soigner, se chauffer ou boire...


Le lendemain il nous emmène marcher dans des terrains accidentés, et nous montre : l'endroit ou un jaguar a emporté son chien sous ses yeux, des fourmis géantes dont les piqures sont très douloureuses, des scorpions, de grosses araignées, des fruits avec lesquels il fait des bijoux...



















Nous sommes captivés par ses récits et explications, avec un gars comme ça, il semble que rien ne peut nous arriver....







Quel bonheur que de rencontrer des personnes d'une telle richesse, et simplicité. Un être authentique vivant en harmonie avec son milieu et le respect de celui-ci. Une rencontre mémorable !











Hormis la nature et les montagnes du Panama, on ne peut pas dire que ce pays nous ait emballé.
Les villages sont des amas de poubelles ( pas de déchèteries ou usines incinérations), l'accueil peut se résumer à être de bonne vache à lait et sortir les dollars si nous voulons avoir un minimum d'intérêt. C'est un pays gangréné par la drogue et les narcotiques ( en relation avec le gouvernement Américain) n'hésitent pas à flinguer ceux qui travaillent à leur compte. Ils ont même mis les Kunas de la partie. La délinquance est importante, Colomb détient d'ailleurs le record mondial de meurtres.
La jungle semble beaucoup sécuritaire que les villes.
Bref il règne un climat pourrit, même le temps est écrasant de chaleur, lourd, orageux, pluvieux...



Le 15 décembre
Nous regagnons le canal sous un ciel noir et menaçant en une vingtaine de milles.
Si tout se passe bien côté paperasse ( nous avons pris un agent pour faire accélérer le processus et ne pas se faire entuber à tout bout de champs) nous devrions passer le canal le 19 décembre.... A suivre










COLOMBIE_ SAN BLAS

Le 27-28/11 à Porto velo Colombie


Que ce monde est compliqué quand l'administration s'en mêle!!



Il nous faut faire notre sortie à présent, nous décidons d'aller à Barranquilla en taxi pour le tampon de l'immigration.
Tant qu'à payer celui-ci pour le douanier, mieux vaut que nous en profitions pour refaire notre stock de nourriture.
Nous devons attendre 17h car il n'y a personne au bureau de l'immigration. Après mains coups de téléphone du taxi-man pour savoir quand ce monsieur de l'administration sera là ; on commence à s'énerver en apprenant que peut être il ne viendra qu' à 20h mais ce n'est pas sure ! Nous sommes dans cette ville laide qui est la deuxième plus grosse de Colombie, sans aucune envie de jouer les touristes en l'attendant. Nous tentons d'expliquer en « Espagnol » au mec du taxi ( très sympa) que nous venons de payer 90 dollars pour venir ici et que l'on ne payera pas une deuxième fois le déplacement. Après de longues explications téléphoniques Monsieur le douanier daigne enfin rejoindre son bureau à 19h pour notre tampon !!





















Nous devons partir ce soir, mais préférons nous octroyer 3 h de sommeil avant de prendre la mer.
A 01h00 Marco vient me réveiller en me disant que le vent est trop fort pour partir maintenant, du coup on attend 05H00 pour quitter la marina.
Le jour se lève sur un décors pas très réjouissant 25 à 30 nœuds , une mer du diable et des troncs d'arbres partout. ( De fortes pluies nous ont précédées charriant herbes, branches et troncs...)
Heureusement que nous ne sommes pas partit de nuit !
Slalomer entre les troncs avec des vagues de 3 à 4 mètres s'avère périlleux. Les deux mains sur la barre je tente de redresser le bateau qui se met travers à la houle en suivant les directives du capitaine à la proue.
Vue la houle, les troncs d'arbres ne sont visibles que lorsqu'ils sont sur la crête, l'anticipation est donc difficile et les réflexes doivent être adaptés et rapides... Nous éviterons ainsi quelques énormes troncs qui auraient pu endommager sérieusement le bateau!!Nous n'éviterons cependant pas de bonnes suées et moments de frayeurs.
Durant 4 heures c'est un cauchemar pour nos nerfs ! Puis ça se calme un peu côté vent et houle.


Des grattes ciel surgis des eaux apparaissent peu à peu dans le lointain. CARTAGENE !


Les conquistadors Espagnols du 16eme siècle sont à l'origine de cette citée fortifiée qui se retrouve encerclée à présent d' immeubles démesurés. Pour se parer d'éventuels envahisseurs et pirates, ils n'ont pas lésiné sur les fortifications. Allant jusqu'à construire un mur sous la mer pour boucher l'entrée d'une des baies.
Une brèche a été ouverte il y a quelques temps, afin que les petits bateaux puissent y passer.
Nous décidons d'entrer par là ( beaucoup plus court et nous permettant de regagner le mouillage avant la nuit). Nous avons des points GPS d'entrée car le passage se limite à quelques mètres matérialisé par 2 bouées. Ces repères n'empêchent cependant pas mon cœur de s'arrêter en regardant le sondeur au moment du passage du mur. Marco m'affirme qu'il y a 5 mètres d'eau et là le sondeur diminue de façon inquiétante pour finalement s'arrêter à 3,20 m !!!
Après mon arrêt cardiaque, mon cœur se remet à cogner mais vachement fort !!!




Quel lieu étonnant, déroutant !
La journée a débuté par un cauchemar et se termine par un rêve.
Un couple de Canadiens rencontrés lors de mouillages précédents viennent nous rendre visite et nous proposent de nous emmener ce soir faire un tour dans la vielle ville. N'ayant pas l'annexe gonflée nous acceptons avec joie, malgré notre fatigue.
Nous voilà soudain plongés dans la magie des lieux. Nous parcourons les ruelles au son de la musique latino et cliquetis des pas des chevaux tirant des calèches. Les maisons colorées aux balcons de bois fleuris semblent sortir d'une œuvre de peintre. Rehaussés par les lumières, et les transitions radicales de cette journée, nous avons l'impression d'irréalité. Nous pourrions presque croiser des pirates sanguinaires, assister à un duels sous les palmiers que nous ne serions pas plus surpris.
L'histoire, la culture sont palpables et une atmosphère très particulière imprègne ces lieux.
On comprend que ce site soit classé patrimoine mondial de l'UNESCO.
De plus la présence d'Edith et Jacques est délicieuse, ils sont plein de joie et spontanéité.


Ce genre de rencontre est un vrai régal ! Nous ne partagerons qu'une soirée mais qu'importe cet instant a été. Le voyage c'est ça aussi, des moments intenses, parfois brefs mais qui laissent une emprunte...


Le 29/11
Il nous faut déjà repartir ! On met cap sur les îles Rosario à 20 milles, afin d'y passer la nuit. Cela nous permet ainsi de se rapprocher des Samblas (notre prochaine destination). Marco va nous chercher deux langoustes pour ce soir.







Le 30/11
Aux aurores le paysage n'est pas très accueillant, c'est Verdun !!! 155 milles à parcourir sur ce terrain bosselé direction les îles du Panama...
Des trains d'une grosse houle conjugués à un clapot nerveux (qui pourrait ressembler à la mer du nord c'est dire !!) nous secoue dans tous les sens.


Les 10 nœuds de vent au grand largue s'avèrent insuffisants ; les voiles claquent à tout va, ce qui à la longue peut endommager le gréement et les nerfs du capitaine!
Durant toute la journée nous nous évertuons à être créatif et imaginatif pour parer à cela.
Nous sortons l'artillerie de voile, en passant par le spi, nous tangonnons tout ce que nous pouvons, nous modifions notre cap, tirons des bords, changeons d'amure, mettons quelques heures le moteur... Et dire que certains pensent que l'on se prélasse....
La nuit noire nous engloutie, et la houle semble vouloir en faire autant. Le vent est de retour avec 25 nœuds ; le génois tangonné ne bronche plus. Maintenant ce sont les départs au lof qu'il faut gérer.
Les vagues nous prennent par l'arrière, le bateau part au surf et pivote en remontant vers le vent.
Si l'on remonte trop avec la voile tangonnée ça ne va pas du tout ! D'où la nécessité d'être prêt à agir rapidement pour aider le pilote à revenir dans son axe initial. Les quarts sont actifs  et épuisants, même pour celui qui tente de dormir dans la cabine. Entre vacarme et roulis c'est un tour de force pour fermer l'oeil.
Nous nous sommes vite redu compte qu'il ne faut pas compter sur les nuits Colombiennes pour un doux sommeil ! Au mouillage ou en mer, elles sont agitées.
Ce golf de Darien est la fin de la mer des Caraïbes, il recueille donc tout ce qui vient de l'Est.
Une chance, me fait remarquer Marco, c'est que nous n'avons pas eu d'orages. Car en principe c'est une tradition et encore la saison ( bien qu'elle se termine)
Ouai, c'est vrai je reconnais que l'on est chanceux malgré certains inconforts !!!
Si certaines navigations ne sont pas toujours une partie de plaisir, vivre au grès des vents poussés vers de nouveaux horizons et nouvelles terres est un véritable bonheur.


Les San blas nous en rêvions et elles sont là à vue...



Nous avons donc quitté la Colombie, un pays que nous sommes bien loin d'avoir exploré.
Seuls quelques aspects nous ont été dévoilé, ils furent très agréables et surprenants par leurs diversités.
Evidemment nous n'avons pas été confronté aux problèmes sociaux, politiques, de sécurité... notre regard ne peut donc être objectif.
Côté navigation là aussi, quelle diversité ! Si cela peut être calme, cela peut être aussi très agité.
Mieux vaut être parfaitement informé et préparé pour naviguer dans cette partie de la mer des Caraïbes ! Ca surprend !!


Le 01/12
Après 30 heures de shaker, une myriade d'îles s'étendent à perte de vue. Leurs bas reliefs laissent apparaître des plages couronnée par de hauts cocotiers. L'île parfaite comme celle dessinée par notre imaginaire en quête d'évasion.


Après une tentative de mouillage aux abords de l'une d'elles, nous optons pour une plus protégée et fermée à la houle. Nous avons eu notre dose de secousses !!!


Pleins de petits pêcheurs dans leur tronc d'arbre évidé sillonnent les lieux, avec des voiles de fortune ou une belle pagaie sculptée dans des bois robustes. Ils viennent nous offrir leurs services et leur sourire édenté mais tout aussi rayonnant que le soleil d'ici !!
On peut être livré à domicile : en pain, fruits, légumes, poissons moyennant quelques dollars. Et si en prime on peut leur laisser des bouts de corde, du papier aluminium, des hameçons...ils sont preneurs.
Les San blas sont habités par les indiens les Kunayala, leur artisanat est réputé mondialement par leur molas (un genre de couture, superposition de tissus , broderie très particulier, très coloré). Je ne doute pas que nous aurons l'occasion de voir ça de près dans les villages et les femmes viennent généralement en pirogue vendre leur trésor.





Du 02 au 10 /11
Evidemment nous allons visiter avec l'annexe toutes les petites îles autour ( des merveilles), la plupart inhabitées. Marches le long des rivages et dans les cocoteraies bien entretenues, plongées habituelles sur les reefs... Marco en profite pour nous ramener le repas de ce soir 2 langoustes.


Un de nos pote pêcheur vient parler avec nous, en mélangeant de l'espagnol, de l'anglais, du kunas, des gestes et mimiques on arrive à se comprendre. Il nous offre des bananes et des coquillages, on lui donne des hameçons, leurres, ficelle, et colliers...
Soudain des poissons interrompent notre conversation en sautant juste à côté du bateau.
Notre pêcheur a les yeux qui s'allume et le voilà qui entreprend une danse. Il attrape son fil de pêche au bout duquel des appâts sont accrochés et le lance avec dextérité le ramène avec rapidité. Sa gestuelle me stupéfait : pas un geste inutile. Précision, harmonie, agilité et grâce s'associent pour générer l' efficacité car il attrape ainsi une belle bonite !
La nuit approche, le vent est tombé et l'attaque des petites mouches piquantes ( les chitras) se fait sévère : du fait que l'on soit au coeur d'une mangrove. Cela devient vite insupportable on se fait attaquer par des nuées. Notre pêcheur nous indique un lieu de mouillage où nous serons plus tranquille, nous le suivons, il ouvre la voie avec sa pirogue.
Effectivement il a raison. Avant de nous quitter il sort timidement un sac de molas. Quel travail remarquable ! Je n'ai pas encore compris toute la technique et la finesse de ce genre de couture, mais c'est très beau. Nous lui en achetons un.


Il repart paisiblement à la rame, dans la nuit, vers son village, sans lumière.
Encore une belle rencontre ! qui génère quelques réflexions sur les façons d'être et de vivre (comparaisons inévitables)
En tout cas cette simplicité de vie semble être un bien précieux car ils portent le soleil dans leurs yeux et leur coeur. Le temps leur appartient. Entre pêche et ramassage de noix de cocos sur les îles, ils vivent de ce que la nature leur donne. Ils utilisent leur doigts, leur imagination pour créer un artisanat spécifique : de belles cahuttes tressées, des molas et autres...




Cet archipel d'îles est tellement vaste que nous devons poursuivre notre route pour en découvrir davantage. Il n'y a pas moins de 350 îles dont seulement 50 sont habitées.
S'il est un village traditionnel et typique, l'île Trigre s'inscrit parmi ceux-là. Le tourisme ici se résume à quelques rares bateaux y faisant escale.


En principe une autorisation du Congresso (constitué d'hommes uniquement) et du chef doit être demandée pour venir dans ce lieu.

Cependant la journée les hommes sont à la pêche et nous ne croisons que femmes et enfants.
«  Un Kuna qui ne va pas à la pêche ou à El Monte est un Kuna qui ne mange pas !!! » Tel est leur devise.
Ces tributs sont très organisées, chaque individu a son rôle sociale et contribue à la vie communautaire à sa façon. Leur économie repose sur les noix de coco, les poissons, quelques cultures de fruits, légumes sur le continent « El monte », et les molas.
Trois allées de cahuttes en bambou et toits de palme forment le village. Il n'y a pas de fenêtre, le tout reste ainsi ombragé. La terre est nettoyée de toutes herbes, laissant un lieu désertique et propre.







L'aspect plus que rudimentaire nous surprend. L'intérieur des cahuttes sont en terre battue, vide de tout mobilier, cuisine, lit... Pas le moindre objet si ce n'est que des tissus et vêtements pendus, quelques chaises en plastique et des hamacs pliés.
Il existe des huttes communes servant de lieu pour la cuisine ( un foyer central creusé dans la terre en guise de fourneaux, pas de frigo évidemment puisqu'il n'y a pas d'électricité...), d'autres huttes communes sont réservés pour les réunions du Congresso, festivités...
Des femmes cousent des molas et nous invitent à regarder leur travail. Dans un coin d'une des maison une jeune femme tire son lait manuellement et le recueille pour le donner peut être à une autre. Des enfants curieux nous saluent, nous sourient.
Les femmes ont le visage peint en rouge, un anneau dans le nez, des bracelets de perles enroulés autour de leurs mollets et avant bras. Elles sont vêtues de molas colorés et paréos. Certaines vieilles dames ont les seins nus, seul un tissus couvre leurs épaules. L'atmosphère est paisible, calme, une certaine dignité règne.

Malgré les sourires, les salutations, un sentiment de n'être que des visiteurs curieux s'imposent à nous. Notre venue peut paraître un peu intrusive au milieu d'une telle intimité.
Sortir un appareil photo serait tout à fait incongru et mal venu !( celle ci -dessus a été prise ailleurs)
Le décalage de vie est si grand que nous avons l'impression d'être dans un autre monde... Nous sommes à dix milles lieux de notre société de sur- consommation !
Ma cousine féministe aurait du boulot dans le quartier car les femmes ici n'ont aucun pouvoir décisionnel, ni éducative envers leurs enfants. Mieux vaut naître avec une quéquette !!
Nous croisons un homme albinos, produit de la consanguinité, ils sont nombreux au sein des tributs.



Nous poursuivons vers quelques îles plus à l'Ouest parfois sous des grains et un ciel gris.
La saison des pluies se termine doucement, mais reste encore active.
Régulièrement lors de nos courtes navigations (d'une à trois heures) nous attrapons une bonite ! De quoi faire nos repas et alterner avec les langoustes, crabes et autres poissons. Il n'y a que des îlots autour de nous et des hauts fonds, aux quels il faut être vigilants en permanence. Les mouillages sont protégés par les reefs et les îles d'une splendeur incroyable !




En se rapprochant de l'Ouest où davantage de bateaux s'arrêtent, nous avons de plus en plus de visites entre pêcheurs et familles vendant leurs molas et autres. Nous essayons de les faire travailler en achetant ce qu'ils nous proposent, mais notre quota molas est dépassé. De plus ils les vendent à prix fort de 10 à 50 dollars pièce ( une fortune pour eux). Nos refus s'accompagnent de gène, mais nous n'avons toujours pas conçu de machines à dollars !!!
Les femmes un peu farouches se limitent à la vente de leurs art et ne parlent quasiment pas.
Si nous ne sommes pas des acheteurs elles se renfrognent dans un mutisme et semblent fâchées, malgré les petits cadeaux que nous leur offrons.



Sur l'île de Cangombia, nous rencontrons une famille qui vit seule depuis 5 ans. Nous les aidons à remonter leur pirogue, un vieux chien en guise de remerciement vient me pincer le mollet.
Les trois femmes de générations différentes me sortent aussitôt toute leur production et m'affublent de leur costume traditionnel riant de me voir ainsi déguisée. Mais leurs rires se transforment vite en sale tronche en voyant que je ne suis pas le distributeur de billets escompté. Elles me supplient d'acheter, acheter, acheter...
Les dollars décidément font rêver tous les peuples du monde et les pervertissent malgré eux ...



Nous sommes au mouillage de Salar, Marco part comme d'habitude chasser sur les reefs aux larges.
Le vent est un peu fort, et l'annexe tombe soudainement en panne. Trop de fond pour jeter l'ancre et il dérive rapidement. Il tente de ramer mais c'est mission impossible seul face au vent avec nos rames de fortunes. Plusieurs tentatives pour redémarrer s'avèrent vaines. Il essaye donc de revenir à la nage en tractant l'annexe, mais oublie vite cette idée en faisant du sur place. Pas d'autres alternatives que d'ouvrir le moteur, en tirant sur le starter celui-ci casse et se retrouve à la baille. Durant 20 minutes, il s'évertue à le faire démarrer. La seule solution est d'abandonner annexe et moteur pour revenir à la nage avant que l'île ne soit trop lointaine.
Heureusement par miracle ce satané engin daigne se remettre en marche... Il revient bredouille mais ayant sauvé notre embarcation !! Nous tirerons leçons de cet incident ...


Petit tour à terre sur l'île. Une famille habite là, ne voulant pas être importuns, nous allons marcher de l'autre côté. A notre retour un homme nous attend mécontent. Il nous explique nous aurions dû venir le voir, acheter des molas et que venir comme ça c'est pas possible !
Du coup il faut payer !!! Je tente de nous excuser et d'être aimable, alors que lui ne l'est pas du tout ! Nous finissons par retourner au bateau chercher les dollars pour payer le droit de mettre pied à terre.


Le lendemain une barque passe nous proposant d'acheter des langoustes. Nous les remercions, mais refusons ( ayant suffisamment de poissons), le mec se met en colère et braille en Kuna certainement des choses pas très sympas...





Nous nous interrogeons sur leur façon de gérer le tourisme. A moins que ce ne soit le tourisme qui ait généré ces comportements ?
Toujours est-il que la relation avec les gens dans ce coin d'îles ( Nord Ouest) se limite à une relation dollars, pas d'échange sans ces fameux billets ! Tu jettes l'ancre : taxe de mouillage, tu mets le pieds à terre : tu passes au tiroir caisse...
Quel dommage !!
Nous apprenons que les bateaux charter se voient taxés si lourdement que plus aucuns ne viennent par là.


Notre vision sur ce pays Kunas est donc très contrasté. La beauté de ces îles est incontestable.
Malgré tout une atmosphère statique, de manque de dynamisme se dégagent. Est ce le fait que les îles malgré leur forme et taille différentes se ressemblent ou est ce lié au poids de cette culture ancestrale semblant immuable?
Découvrir des peuples qui vivent encore ainsi, proches de la nature, avec des traditions fortes et si simplement est exceptionnel.
Ce sont les gardiens d'une culture, d'un patrimoine et anciennes traditions qui se confrontent au progrès, au tourisme, à l'argent...
Ces deux valeurs semblent actuellement mal se concilier.
On se demande finalement d'une part si le tourisme est le bienvenu et s'il a sa place dans cette partie du monde ?




Le 11/12
Après une navigation encore houleuse de 45 milles, nous regagnons les côtes Panaméennes.
Une sorte de petite marina tenue par un couple de Français se trouve au milieu d'une mangrove.
Nous venons y faire les papiers d'entrée et allons en profiter pour aller marcher dans la forêt équatoriale.
La chaleur est omniprésente, torride. Nos thermomètres ont fondu au soleil. Depuis Grenade nous vivons à poil cherchant l'ombre. La nuit nous ne pouvons même pas supporter un drap, les ventilateurs tournent à fond la caisse. Il faut dire que nous sommes proches de l'équateur ( 1000 km)
C'est notre dernière escale avant le canal de Panama. Ca commence à sentir le Pacifique !!!