Le 20/06/2015
Nous rejoignons le village pour que l'on nous rassure sur les points de sutures que j'ai effectués.
« C'est un travail de professionnel, je ne n'aurais pas fait mieux, même s'il manque deux ou trois points » déclare l'infirmière ou l'infirmier ? ; c'est un raerea, aussi on ne sait pas vraiment quel est son sexe.
Ce petit incident est une invitation à garder notre vigilance et prudence. La vie à bord nous expose à une certaine vulnérabilité... Nous ne pouvons compter que sur nous même.
Le village s'étend tout en longueur, Il y a 150 habitants sur ce grand motu. Un grand rivage de sable rose et de roches sculptées s'étendent sur le côté océan. Le paysage est grandiose.
Nous avons pu nous mettre à quai, à la tombée du jour, nous avons maints pêcheurs qui s'activent autour de nous : femmes, enfants, hommes lancent leur ligne. De nombreux requins tournicotent en attente d’entrailles.
Nous, nous attendons la venue du bateau ravitailleur, espérant, ainsi, pouvoir faire quelques emplettes d'oeufs et légumes... Mais il a du retard, aussi après 4 jours, nous décidons de partir sur les motus du Sud, sans avitaillement.
Il est un peu tôt, le soleil dont la course est nord, nous éblouit. Après être passé aux ras de patates sans les voir, nous nous rabattons en direction du motu le plus proche.
Pour la première fois, il n'y a pas de vent, la mer est d'huile. Pas de ventilateur naturel, la chaleur est accablante. Nous devons attendre la fin de journée pour regagner la terre. Là encore, nous en prenons les pleins les yeux avec les langues de sable rose, les petits motus ça et là.
Dans la nuit le bateau ravitailleur est arrivé, nous décidons d'aller en annexe au village à quelques miles. Chemin faisant, nous tombons sur une famille de raies manta en plein ballet aquatique. L'eau est d'une telle transparence que nous pouvons les voir évoluer comme si nous étions dans l'eau. D'ailleurs après avoir dégotté, œufs et carottes ( c'est tout ce qui reste) nous nous munissons de nos masques pour aller nager avec ces « diables des mers ». Certaines de ces raies ont une envergure de 4 mètres, elles passent la gueule grande ouverte à quelques centimètres de nous, effectuent des loopings, nous pouvons ainsi les voir sous toutes les coutures : extraordinaire...
Le lendemain avec un soleil haut, cette fois, nous mettons cap vers les motus de l'Est. Marco met une ligne de traîne ( il ne peut chasser tant que son doigt n'est pas cicatrisé). La ligne me semble tendue, je la ramène, nous découvrons une énorme Carangue de 60 cm ! Super, voilà du frais pour plusieurs jours !
Nous choisissons notre motu pour mettre l'ancre : petit îlot désert, entouré de sable rose avec une belle cocoteraie bien entretenue. Nous établissons notre campement avec hamac, pour quelques BBQ et fare niente... Dans ces lieux, chaque jour nos rétines sont soumises à d'intenses couleurs et une beauté fascinante. Coté îles, nous n'avons rien vu d'aussi harmonieux, somptueux...
Cela va faire bientôt un mois que nous sommes dans cet atoll, et nous n'avons guère envie de le quitter. Il faut dire que si l'on veut vraiment faire tout le tour, il nous faudra encore un peu de temps. Comme rien ne nous presse, nous savourons...
Le 8 Juillet
Nous nous déplaçons selon les vents pour rester abrité, aussi nous poursuivons la découverte de l'atoll. Trouver des îles désertes, sans âmes qui y vivent, dans des lieux magnifiques est plutôt rare de nos jours ! On imagine nos côtes Françaises à l'approche du 14 juillet avec les plages bondées... Nous ne croisons personne, seul un autre voilier partage avec nous l'immense lagon mais nous ne l'avons toujours pas rencontré. Les seules personnes que l'on côtoient de temps à autre sont Tafa et sa femme.
J'ai enlevé les points de sutures du doigt de Marco, il peut à nouveau aller chasser. Un jour, il invite Tafa à une partie pêche en l'emmenant en annexe sur une patate. Ce chasseur va donner quelques leçons à Marco sans avoir prononcé un mot. Le grand balaise à la carrure imposante, plonge, observe un moment, remonte à la surface, s'assoit dans l'annexe, attend, replonge et tire direct un gros poisson.
Il remonte, s'assoit dans l'annexe, attend, replonge, attend encore ( près de 2 minutes sous l'eau) et tire... Cette fois c'est un Vivaneau job d'un mètre, si vigoureux qu'il lui pète le fusil.Tafa est anéantis, casser son fusil équivaux à perdre sa femme.
Marco le rassure, avant qu'il ne pleure, en lui disant qu'il lui réparera ça avec de la résine. En attendant, ils chassent l'un après l'autre se prêtant le fusil. La technique de Tafa diffère de celle de Marco qui se colle apnée sur apnée, alors que le grand balaise, quand il plonge soit il observe, soit il tire.
En fait, Tafa sait que lorsque le poisson à repéré le chasseur, il s'en va durant un certain temps et revient un peu plus tard. Et comme par hasard, Tafa revient lui aussi en même temps que lui !!!
Voilà ! En fait c'est simple la chasse...
Moi ce que je vois, c'est que la technique de mon homme marche quand même, car chaque jour on a l'assiette pleine de poisson. Bon c'est vrai qu'il est un peu crevé le soir, mais au moins il dort bien !
Nous commençons à bien connaître les poissons du lagon, parfois nous en découvrons de nouveaux... Tous les jours, armés de notre simple masque, nous plongeons pour le plaisir des yeux.
Les requins, ici, sont un peu farouches, ils nous observent à distance, ce n'est pas comme à Amanu où nous avions en permanence une escorte de curieux venant à quelques centimètres voir la gueule que nous avions ! Mais c'est à chaque fois, un plaisir de les voir se mouvoir avec grâce et dignité,( à part quand ils commencent à s'exciter...)
Nous commençons à songer à changer d'atoll ; pour cela nous surveillons la prochaine fenêtre météo. On ne part pas quand on le décide, mais plutôt lorsque les conditions nous le permettent. Pour bouger d'ici, il nous faudrait des alizés de Nord-Est afin de ne pas avoir le vent en pleine face. Fakarava sera certainement notre prochaine destination, avec peut être une escale à Toau. Il paraît que les plongées dans les passes valent le coup d'oeil.
Le 9 juillet
Nous sommes au village pour faire le plein de gazole et d'eau. Il n'a guère plu ces derniers temps et nos réserves d'eau sont à leur niveau le plus bas.
Marco va voir le beau père de Tafa qu'il a rencontré en réparant le fusil de son beau fils, pour lui acheter du gazole. En discutant avec lui, Marco lui demande si certains motus se vendent.
Il lui répond :
« Pourquoi ? T'es intéressé pour en acheter un ? Parce que moi j'en ai pleins, si tu veux je t'en donne un, tu peux construire ta baraque dessus, faire un jardin... Si tu veux demain, je t'emmène les voir et tu pourras ainsi choisir celui qui te plait ! »
Voilà encore un exemple des surprises aux quelles on est soumis en vivant ici !!! Comment ne pas être bousculé dans nos fonctionnements, nous, Européens ?
Sans compter le fait, qu'une fois avoir fait le plein des bidons de gazole, ce brave homme ramène Marco en voiture au bateau, avec les bras chargés de mangues...
Evidemment ici tout le monde nous salue, nous sourie, nous parle, seuls les Suédois du bateau d'à côté ( qui viennent d'arriver) lèvent à peine la tête pour dire bonjour !!!
Le monde est étonnant...
Le 1er Juin Nous voulons quitter ce lieu sur quelques notes colorées, aussi nous allons faire une virée au marché de Papeete dans le secteur artisanal et de vente de produits locaux.
Puis un tour en voiture autour de l'île et enfin une belle marche dans la vallée de Papenoo le long d'une rivière enchantée. C'est un véritable bain de chlorophylle et de fraîcheur.
Autour les montagnes sont majestueuses. Au lever du jour, nous levons l'ancre avec quelques heures de moteur avant de rejoindre de doux alizés. Une belle navigation de 26 heures, pas trop agitée. Nous avons réduit la voilure volontairement afin de soulager notre régulateur d'allure et de ne pas avoir à être en permanence à ses côtés. Le bateau trouve un bon équilibre avec le solent, grand voile sous un ris. Le vent a tourné Sud-Est ce qui nous va bien car notre navigation au près est ainsi moins serrée. Durant la nuit, nous disons adieu à notre réflecteur radar accroché dans les haubans, il passe par dessus bord. Nous serons donc, à présent, incognitos et non repérables... Un peu ennuyeux pour que les cargos nous repèrent, mais bon... L'état de la mer nous laisse envisager une escale à Makatea, nous faisons donc cap dessus.
Au matin, nous découvrons le relief surprenant de cette île (sans lagon). Un haut relief plat apparaît, bordé de falaises. MAKATEA se situe au Nord Est de Tahiti à 250 km. Nous trouvons l'unique bouée. Elle est disponible, une chance!! En venant s'amarrer, on se demande comment elle est ancrée car notre sondeur ne peut atteindre le fond. En principe il est lisible jusqu'à 150 mètres de profondeur et là rien...
Mieux vaut ne pas y penser et rester confiants! Nos paupières sont lourdes, aussi allons nous vite les fermer le temps d'une sieste, avant d'aller à terre. Makatea fut longtemps exploitée pour ses mines de phosphate et aujourd'hui une bande d'Australiens envisagent de la remettre en service. Mais pour l'heure, il n'en reste que des vestiges. Partout, de grosses machines, des wagons, de la ferraille jonchent les lieux. Mère nature a profité de cette matière pour étendre ses tentacules et la façonner à son aise. Elle a su créer une certaine forme d'art moderne. Etonnant.
C'est donc une sorte de musée à ciel ouvert qui nous est offert. Nous sillonnons au milieu de ces sculptures de ferrailles végétalisées. Le village sur les hauteurs est à cette heure, désert. Seule, des notes de musique s'échappent des persiennes. Tout est propre, simple, pas de bitume, mais une allée centrale en corail blanc. Des petites cases sommaires avec jardinet propret au milieu d'une végétation extravagante et impénétrable. Il y a 50 habitants répartis sur l'île, une dizaine de maisonnettes forment le village. Nous ne manquons pas d'aller jeter un œil à l'unique épicerie de 3m sur 2m. Hormis quelques boites de conserves bien rangées, il n'y a rien, pas même le propriétaire. Le magasin est toujours, pour nous, un lieu d'attraction. Pas seulement pour nos papilles, mais il est aussi le reflet de la vie d'ici et c'est aussi un lieu de rencontre avec les locaux. C'est un tel contraste, également, avec nos supers marchés surchargés, dégoulinant de victuailles... Notons quand même, que nous n'avons pas craché sur ceux de Papeete pour faire un bon gros avitaillement. Autre particularité, il n'y a pas encore d'internet, ici, cela pose un peu le décors ! Et cela contribue à le rendre encore plus intéressant. Très peu de visiteurs viennent ici du fait qu'il n'y ait ni aéroport, ni bateau de tourisme. Seuls quelques navigateurs s'arrêtent lorsque les conditions le permettent. Certaines journées valent leur pesant d'or. Nous partons à la grotte à l'autre bout de l'île en marchant. Fraîcheur et quiétude nous attendent sous terre, en récompense, ainsi qu'un bain dans une eau cristalline filtrée par le phosphate. Cette grotte a sa légende, une certaine dame veille sur elle, nous pouvons presque sentir sa bienfaisante protection. De retour au village, une femme portant une couronne fleurie, nous accueille chaleureusement. Karine, c'est l'institutrice de l'île. Elle n’enseigne que 7 élèves. Elle nous fait visiter les lieux principaux du village. Elle nous invite à dîner et à se joindre à une chasse aux crabes des cocotiers, prévue ce soir par certains locaux. Du coup, nous passons l’après midi avec 3 chasseurs de crabes et commençons par aller poser des pièges dans une forêt, bordant la plage. Durant 2h, nous ramassons des noix de coco que nous entaillons, et disposons à différents endroits pour servir d’appât.
On se demande de nuit, comment on va pouvoir les retrouver, mais les gars ne semblent même pas se poser la question. La forêt est tellement dense que c’est à coup de coupe-coupe que l’on trace un vague chemin. Des roches tortueuses émergent de cette végétation, ce qui donne une atmosphère vraiment particulière. Chaque chant d'oiseaux est identifié par Jacquie le chasseur de crabe. Il nous fait partager son savoir et nous ouvre une partie de l'histoire de cette île. Au retour, il nous amène sur les traces de ses ancêtres en 4x4 et de ce que fut la vie de Makatea du temps de l'exploitation des mines. « Voilà ce qu'ils nous ont laissé ! », nous dit-il l'air dépité, en regardant cette terre sur les hauteurs qui n'est plus que gruyère. « Autrefois Makatéa était le jardin des Tuamotu, tout y poussait, du fait d'une terre riche en phosphate, aujourd’hui il ne reste qu'une terre béante parsemée de roches. Tu comprends pourquoi on ne veut pas que l'exploitation reprenne? Aucune compensation n’a été attribuée lorsque tout s'est arrêté en 1966, ils ont tout abandonné là, tel quel ! La nature a repris ses droits, mais elle été esquintée et l'on ne peut plus vraiment cultiver.» Après avoir bu une bonne bière et avoir avalé un crabe des cocotiers, un pur délice avec une chaire parfumée au coco, le contenu de leur abdomen est un genre de fois gras.
A la nuit tombée, nous nous équipons de chaussures fermées et embarquons dans le 4x4. Nous sommes 8, Karine s'est jointe à nous ainsi que Nicolas, un chercheur en écologie actuellement en campagne pour réaliser des mesures sur les tortues. Nous empruntons une piste pour rejoindre un lieu où ont été déposé des pièges, la veille. Il faut en principe attendre 24h pour que l'odeur de la noix de coco diffuse et attire les gros crabes. Le terrain dans lequel nous évoluons est un labyrinthe de roches aux formes acérées. On se trouve en fait sur ce qui était autrefois des fonds sous marins. Makatea n'est autre qu'un atoll qui a émergé sous l’effet d’une poussée de plaques tectoniques ou un truc de ce genre... Le décor est donc unique, il l'est d'autant plus avec nos frontales.
On se croirait incorporés dans une chasse aux trésors dans un endroit mystérieux. C'est excitant. Nous ne tardons pas à trouver de gros crabes affairés à se goinfrer de coco. Les chasseurs aguerris les attrapent avec une rapidité surprenante, les ficellent et les entourent de feuille de pandanus. Cette technique est loin d'être évidente, ne serait ce déjà, que pour les attraper. Si Marco s'y essaye, moi je préfère regarder! Leurs pinces sont redoutables et si par malheur un doigt se fait prendre, il peut être sectionné. On comprend pourquoi, ils prennent grand soin de les ligoter. La chasse se poursuit durant 2 heures sous le ciel étoilé et sans lune. Dès qu'elle se lève, les crabes filent et nous avec. Nous comptons une bonne vingtaine de crabes dans le sac à dos de fortune en toile de jute. Tout le monde est ravis, et bien claqué après cette journée bien remplie. Nous regagnons le bateau avec notre annexe dégonflée. Et mince ! Elle est crevée.
Aujourd'hui un autre programme est prévu, On nous attend en 4x4 au pied de la montée raide. Nous allons mettre les crabes dans des casiers individuels, les détacher et les nourrir de noix de coco.
Ils patienteront ainsi en attendant leur heure. Certains seront mangés sur place comme ce midi, d'autres voyageront jusqu'à Tahiti avec le bateau qui va arriver. Un seul bateau par mois vient à Makatea. Autant dire qu'il est toujours très attendu. Nos deux jeunes chasseurs nous emmènent faire une visite complète de la grotte. Nous ne savions pas qu'il existait un passage pour explorer d'autres cavernes. Après une cueillette de papayes, nous rejoignons le lieu sacré de l'île. Nous nous retrouvons avec nos frontales vissées sur la tête, nageant dans l'eau fraîche. La grotte est comme on peut l'imaginer : obscure, avec des stalactites et stalagmites, des anfractuosités, des boyaux, des rétrécissements ou seul le corps peut se glisser. Nous évoluons dans ce décor fantastique, complètement étonnés, surpris de passer d'une caverne à l'autre, éblouis par tant de beauté et quelque peu transis de froid. Nous finissons notre visite et baignade par un lavage en se frottant le corps avec un citron très particulier qui pousse ici. Il laisse la peau très douce. Le plus jeune qui nous accompagne voulant faire grande toilette, n'oublie pas de bien se laver le zgueg. Il le regrettera amèrement. Ses brûlures en tout cas, nous donne l'occasion d'une bonne rigolade, tout le long du retour... Après un délicieux repas, il nous faut quitter ces gens adorables, car nous devons lever l'ancre avant le coucher du soleil. Une telle gentillesse et générosité sont parfois si surprenantes que l'on se sent mal à l'aise. Les quelques bricoles que nous leur amenons en échange semblent dérisoires par rapport à ce qu'ils nous offrent. Peut être, nous faut-il juste, savoir accepter ces présents avec gratitude, savoir ouvrir grand nos cœurs pour recevoir, mais aussi savoir donner quand l'occasion se présente. Nous avons croqué ces quelques jours à pleines dents. Un pur régal ! Makatea fait parti de ces lieux qui révèlent pleinement ce qu'est le voyage.
Le
07/06/15 La boule de feu disparaît sur l'horizon, enflammant le ciel. Nous
démêlons le sac de nœuds de la bouée et retrouvons le large rapidement. La
douceur de ces jours derniers reste encore un peu présente à bord, même les
éléments se sont mis au diapason. Nous glissons à bonne allure au largue,
durant toute la nuit. Nous arrivons à 5h00, un peu plus tôt que prévu devant la
passe de TIKEHAU. Il nous faut attendre l'étale, aussi nous mettons nous à la
cape quelques heures. Le soleil étire ses rayons matinaux à fleur d'eau. Nous
l'avons en pleine face, ce qui ne nous facilite pas la vision des couleurs. Le
courant nous fait face, mais il n'est pas trop fort, la passe est large et sans
grande difficulté. Nous nous retrouvons vite dans le lagon bleuté. Nous
attendons que le soleil soit haut, afin d'avoir bonne vue sur les patates et
reprenons notre route. Le vent forcit, il nous faut 4 heures pour traverser le
lagon (pour faire seulement 24km). Une myriade d'îlots s'étendent devant nous,
nous ne savons lequel choisir...
Nous optons pour celui qui nous paraît le plus sauvage et suffisamment grand. Nous avons fait un bon choix : l'ancrage est idéal dans du sable, il est inhabité, et personne ne vient y faire le copra. L'île déserte comme on la rêve. On peut, en plus, rejoindre d'autres motus à pied en traversant des langues de corail et des fausses passes. Nous ne manquons pas dès le lendemain d'aller faire le tour de notre île.
Le côté lagon est très protégé, l'eau transparente et calme, côté mer un grand platier s'étend sur des centaines de mètres, les vagues viennent mourir sur le récif. Cela nous laisse envisager de bonnes pêches à la langouste. L'intérieur de la cocoteraie n'est pas entretenue, c'est donc la jungle, il nous faut le coupe-coupe pour y pénétrer, mais il y a des crabes des cocotiers : ce qui nous laisse envisager de bonnes chasses. Marco ne tarde pas au retour d'aller explorer les fonds à côté du bateau, il nous ramène de quoi remplir nos assiettes. Ici pas de ciguatera, donc, on peut tout manger. Avec quelques noix de coco râpées et pressées accompagnant le poisson, on se régale. Les lieux déserts et la beauté du décors procurent une atmosphère douce et paisible, le rythme se ralentit de lui même, comme pour mieux savourer chaque instant.
Nous optons pour celui qui nous paraît le plus sauvage et suffisamment grand. Nous avons fait un bon choix : l'ancrage est idéal dans du sable, il est inhabité, et personne ne vient y faire le copra. L'île déserte comme on la rêve. On peut, en plus, rejoindre d'autres motus à pied en traversant des langues de corail et des fausses passes. Nous ne manquons pas dès le lendemain d'aller faire le tour de notre île.
Le côté lagon est très protégé, l'eau transparente et calme, côté mer un grand platier s'étend sur des centaines de mètres, les vagues viennent mourir sur le récif. Cela nous laisse envisager de bonnes pêches à la langouste. L'intérieur de la cocoteraie n'est pas entretenue, c'est donc la jungle, il nous faut le coupe-coupe pour y pénétrer, mais il y a des crabes des cocotiers : ce qui nous laisse envisager de bonnes chasses. Marco ne tarde pas au retour d'aller explorer les fonds à côté du bateau, il nous ramène de quoi remplir nos assiettes. Ici pas de ciguatera, donc, on peut tout manger. Avec quelques noix de coco râpées et pressées accompagnant le poisson, on se régale. Les lieux déserts et la beauté du décors procurent une atmosphère douce et paisible, le rythme se ralentit de lui même, comme pour mieux savourer chaque instant.
Aujourd'hui, nous partons marcher sur
d'autres motus. Après quelques heures, un grand type balaise jaillit de nulle
part et nous salut. Il nous emmène à sa cabane, bien planquée, et nous présente
sa femme. Ils vivent là, car ils ont une plantation de pastèques et melons.
Nous ne manquons pas d'aller visiter les lieux. Ils nous expliquent la difficulté
d'un telle entreprise : faire venir 5 tonnes de terre de Tahiti car ici il
n’existe pas de terre, juste du corail. L'acheminer jusqu'ici avec une barge
louée à la mairie, défricher le lieu, semer et protéger chaque pousse car les oiseaux,
les rats, les crabes ont vite fait de venir les manger, creuser un puits,
arroser copieusement, protéger chaque fruit du soleil avec des tresses en
feuille de palme.
Nous finissons à l'ombre en buvant une noix de coco fraîche, mangeant un bon melon sucré et discutant. La femme m'invite à tresser un panier, je découvre ainsi leur technique. Le gros balaise discute pêche avec Marco. Ils sont heureux d'avoir des visiteurs, c'est d'ailleurs la première fois que des touristes viennent sur leur lieu. Demain, nous reviendront les voir pour leur amener du désinfectant car le grand s'est bien entaillé la main. Ils ont laissé leur bateau moteur à la famille au village, du coup ils ne peuvent aller se ravitailler. Cela ne semble pas être un problème pour eux, ils nous disent qu'ils ont tout ce qu'il faut : - pour manger : poissons, noix de coco, melons... pour vivre : une petite cabane. Cette dernière est très sommaire car n'est constituée que d'un toit de toile. Le reste est ouvert aux quatre vents. Je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qu'il nous faut, nous, Européens pour vivre. Ce qui les distingue de nous? C'est certainement le goût des choses simples, de la nature, le sens de l'hospitalité, la gentillesse... Ils ont le temps et savent apprécier le peu qu'ils ont. Il existe une sorte de satisfaction qui les habite. Un bonheur qui rayonne. Partager des instants avec ces gens là est précieux, ils ont comme le pouvoir de nous rendre meilleur. Ils nous font toucher du doigt l'essentiel. Les activités de la journée tournent autour de la pêche, plongée, kayak, marche et découverte des motus avoisinants. Et puis, il faut faire son pain, râper les noix de coco, récolter l'eau, brûler ses poubelles, bouquiner, faire une sieste aux heures chaudes, chasser les langoustes et crabes des cocotiers (quand vient la nuit), et surtout prendre le temps d'admirer ce qui nous entoure. Car ici, tout n'est que beauté, calme et volupté, comme dirait, je ne sais plus qui. La beauté est parfois innommable.
Elle appartient à celui qui la contemple. Certains mots en esquissent la consistance : splendeur et merveille. Mais l’éclat de la nature et sa perfection ne peuvent être entièrement révélés. Quoiqu'il en soit face à elle, nous nous inclinons avec révérence en signe de reconnaissance. La beauté de ces îlots, de ces motus, est peut être liée au fait, qu'elle reste originelle. Nulle souillure ne vient la défigurer, nulle habitation si ce n'est sur certains motus, quelques petites cahutes. L'homme ici, respecte ces lieux, il sait utiliser la nature. Pour la culture du copra par exemple, mais l'aide en contrepartie en la fertilisant. Aussi, sur une terre de corail blanc, se dresse de fiers cocotiers à la chevelure verte et des arbres à fleurs parfumées. Cette simplicité, dénuée de grande diversité, pose un trait épuré sur ce décor parfait. Tous ces motus sont répartis en un anneau corallien qui protège le lagon. Cet écrin reflète la couleur du ciel. Sa transparence, son éclat ne peuvent que nous éblouir. Ici, mère nature a semé du sable rose comme pour rajouter quelques teintes supplémentaires à la palette déjà existante. Le blanc flirte avec le rose, le violine et des dégradés de bleu à l'infini. Cette beauté vibre.
Elle nous éveille à son chant profond, nous émeut, nous sublime un instant. Au delà du simple aspect visuel, elle nous fait met en contact avec la. Marco passe en moyenne 3 heures dans l'eau à chasser, tantôt sur des patates tantôt dans les Hoa, les cours d'eau entre les motus ou fausses passes, il n'y a pas beaucoup de fond, mais du courant et surtout des poissons. Il doit veiller à toujours mettre sa proie rapidement hors de l'eau, s'il ne veut pas attirer les requins même s'ils sont moins nombreux qu'à Amanu, où nous étions l'année dernière. Voilà plusieurs fois que nous tentons une chasse à la langouste, de nuit. Nous la connaissons bien. Du moins en théorie. Nuit noire, aller sur le platier côté océan et marcher dans 30 à 50 cm d'eau. En principe nous devons voir deux petites boules lumineuses que nous aveuglons avec nos frontales, puis rapidement mettre le pied dessus et l'attraper à la main. Fastoche ! Sauf que... et ben on arrive même pas à voir les yeux de ces fichues langoustes. Mais hier soir, après quelques kilomètres de marche sur un terrain accidenté dans les coraux, je vois enfin un œil briller. Ha ! Mon excitation ne fait qu'un tour... Je bondis, la jambe levée prête à écrabouiller ma proie, quand tout à coup, je vois que ma langouste n'est autre qu'un requin ! J'ai dû mal évaluer la grosseur de l'œil et du prédateur. Dans l'eau éclairée de notre faisceau lumineux, nous croisons des poissons qui sommeillent, d'autres attirés par notre faisceau viennent se cogner dans nos jambes, d'autres encore, sautent autour de nous, les murènes dansent. Il y a une certaine activité nocturne dans le quartier. Cependant, nous rentrons encore bredouille. Nous avons mis des appâts pour les crabes des cocotiers, mais il s'avère qu'ils sont très petits ici, alors, on les laisse grandir.
Nous finissons à l'ombre en buvant une noix de coco fraîche, mangeant un bon melon sucré et discutant. La femme m'invite à tresser un panier, je découvre ainsi leur technique. Le gros balaise discute pêche avec Marco. Ils sont heureux d'avoir des visiteurs, c'est d'ailleurs la première fois que des touristes viennent sur leur lieu. Demain, nous reviendront les voir pour leur amener du désinfectant car le grand s'est bien entaillé la main. Ils ont laissé leur bateau moteur à la famille au village, du coup ils ne peuvent aller se ravitailler. Cela ne semble pas être un problème pour eux, ils nous disent qu'ils ont tout ce qu'il faut : - pour manger : poissons, noix de coco, melons... pour vivre : une petite cabane. Cette dernière est très sommaire car n'est constituée que d'un toit de toile. Le reste est ouvert aux quatre vents. Je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qu'il nous faut, nous, Européens pour vivre. Ce qui les distingue de nous? C'est certainement le goût des choses simples, de la nature, le sens de l'hospitalité, la gentillesse... Ils ont le temps et savent apprécier le peu qu'ils ont. Il existe une sorte de satisfaction qui les habite. Un bonheur qui rayonne. Partager des instants avec ces gens là est précieux, ils ont comme le pouvoir de nous rendre meilleur. Ils nous font toucher du doigt l'essentiel. Les activités de la journée tournent autour de la pêche, plongée, kayak, marche et découverte des motus avoisinants. Et puis, il faut faire son pain, râper les noix de coco, récolter l'eau, brûler ses poubelles, bouquiner, faire une sieste aux heures chaudes, chasser les langoustes et crabes des cocotiers (quand vient la nuit), et surtout prendre le temps d'admirer ce qui nous entoure. Car ici, tout n'est que beauté, calme et volupté, comme dirait, je ne sais plus qui. La beauté est parfois innommable.
Elle appartient à celui qui la contemple. Certains mots en esquissent la consistance : splendeur et merveille. Mais l’éclat de la nature et sa perfection ne peuvent être entièrement révélés. Quoiqu'il en soit face à elle, nous nous inclinons avec révérence en signe de reconnaissance. La beauté de ces îlots, de ces motus, est peut être liée au fait, qu'elle reste originelle. Nulle souillure ne vient la défigurer, nulle habitation si ce n'est sur certains motus, quelques petites cahutes. L'homme ici, respecte ces lieux, il sait utiliser la nature. Pour la culture du copra par exemple, mais l'aide en contrepartie en la fertilisant. Aussi, sur une terre de corail blanc, se dresse de fiers cocotiers à la chevelure verte et des arbres à fleurs parfumées. Cette simplicité, dénuée de grande diversité, pose un trait épuré sur ce décor parfait. Tous ces motus sont répartis en un anneau corallien qui protège le lagon. Cet écrin reflète la couleur du ciel. Sa transparence, son éclat ne peuvent que nous éblouir. Ici, mère nature a semé du sable rose comme pour rajouter quelques teintes supplémentaires à la palette déjà existante. Le blanc flirte avec le rose, le violine et des dégradés de bleu à l'infini. Cette beauté vibre.
Elle nous éveille à son chant profond, nous émeut, nous sublime un instant. Au delà du simple aspect visuel, elle nous fait met en contact avec la. Marco passe en moyenne 3 heures dans l'eau à chasser, tantôt sur des patates tantôt dans les Hoa, les cours d'eau entre les motus ou fausses passes, il n'y a pas beaucoup de fond, mais du courant et surtout des poissons. Il doit veiller à toujours mettre sa proie rapidement hors de l'eau, s'il ne veut pas attirer les requins même s'ils sont moins nombreux qu'à Amanu, où nous étions l'année dernière. Voilà plusieurs fois que nous tentons une chasse à la langouste, de nuit. Nous la connaissons bien. Du moins en théorie. Nuit noire, aller sur le platier côté océan et marcher dans 30 à 50 cm d'eau. En principe nous devons voir deux petites boules lumineuses que nous aveuglons avec nos frontales, puis rapidement mettre le pied dessus et l'attraper à la main. Fastoche ! Sauf que... et ben on arrive même pas à voir les yeux de ces fichues langoustes. Mais hier soir, après quelques kilomètres de marche sur un terrain accidenté dans les coraux, je vois enfin un œil briller. Ha ! Mon excitation ne fait qu'un tour... Je bondis, la jambe levée prête à écrabouiller ma proie, quand tout à coup, je vois que ma langouste n'est autre qu'un requin ! J'ai dû mal évaluer la grosseur de l'œil et du prédateur. Dans l'eau éclairée de notre faisceau lumineux, nous croisons des poissons qui sommeillent, d'autres attirés par notre faisceau viennent se cogner dans nos jambes, d'autres encore, sautent autour de nous, les murènes dansent. Il y a une certaine activité nocturne dans le quartier. Cependant, nous rentrons encore bredouille. Nous avons mis des appâts pour les crabes des cocotiers, mais il s'avère qu'ils sont très petits ici, alors, on les laisse grandir.
«Sur le motu tout là bas, au Nord, il y a des chintoques qui
vendent du miel et font pousser des légumes ! » nous révèle Tafa.
Nous nous décidons à rejoindre ce motu à pied, en marchant sur le reef du côté
océan. Nous devons traverser maints Hoa, parfois à la nage, quand ceux-ci
sont profonds. Après 3 heures de ce type
de progression amphibie, nous découvrons l'île d'Eden.
Deux familles de Chinois se sont installées là, il y a une quinzaine d'année avec leur prophète. Sur cet îlot de corail bordé par une plage de sable rose, ils ont su créer un véritable jardin d'Eden. Avec seulement la matière existante sur ce lieu, ils ont fabriqué une terre fertile avec du bois de cocotier décomposé, additionné d'excréments de cochons et poules dont ils font l'élevage. Aujourd'hui tout y pousse : légumes, fruits. Ils récoltent également du sel, du miel, produisent de l'huile de coco et même des perles de culture. Leur travail est récompensé par mère nature à laquelle ils vouent leur amour. L'idéologie de cette communauté est un retour à la nature : «Menez une vie selon la loi de la création... » En voyant l'harmonie, la beauté du lieu, et le sourire des habitants, nous prenons conscience de la valeur de ces mots et de leur authenticité. Nous serions presque tenté de venir s'initier à leur connaissance, sagesse et rencontrer le prophète. Mais, le vent tourne et nous devons rejoindre un autre mouillage. Selon la direction et la force du vent, nous devons parfois changer d'endroit pour rester abrités derrière le motu. Nous avons déjà testé durant deux jours des rafales à 40 nœuds, non protégés. Ca secoue ! On a d'ailleurs perdu une pagaie du kayak.
Deux familles de Chinois se sont installées là, il y a une quinzaine d'année avec leur prophète. Sur cet îlot de corail bordé par une plage de sable rose, ils ont su créer un véritable jardin d'Eden. Avec seulement la matière existante sur ce lieu, ils ont fabriqué une terre fertile avec du bois de cocotier décomposé, additionné d'excréments de cochons et poules dont ils font l'élevage. Aujourd'hui tout y pousse : légumes, fruits. Ils récoltent également du sel, du miel, produisent de l'huile de coco et même des perles de culture. Leur travail est récompensé par mère nature à laquelle ils vouent leur amour. L'idéologie de cette communauté est un retour à la nature : «Menez une vie selon la loi de la création... » En voyant l'harmonie, la beauté du lieu, et le sourire des habitants, nous prenons conscience de la valeur de ces mots et de leur authenticité. Nous serions presque tenté de venir s'initier à leur connaissance, sagesse et rencontrer le prophète. Mais, le vent tourne et nous devons rejoindre un autre mouillage. Selon la direction et la force du vent, nous devons parfois changer d'endroit pour rester abrités derrière le motu. Nous avons déjà testé durant deux jours des rafales à 40 nœuds, non protégés. Ca secoue ! On a d'ailleurs perdu une pagaie du kayak.
Le 19/06 Le vent s'est orienté Nord Ouest,
nous allons donc de l'autre côté du lagon pour une traversée de 25 km. Encore
un lieu différent qui semble encore plus sauvage. Le soleil est trop chaud pour
se permettre d’aller à terre. Aussi Marco part chasser autour d'un îlot rocheux
à quelques centaines de mètres du bateau et moi je bouquine dans ma cabine.
J'entends un sifflement, puis un deuxième, je sors et cette fois j'entends Marco
hurler : « Sabriiiiine »! Au timbre de sa voix je comprends
qu'il y a un souci. Rapidement, je mets le kayak à l'eau en emportant pansement
et désinfectant et en priant pour que ce ne soit pas une morsure de
requin ! En arrivant sur place, je vois Marco livide avec une feuille
autour de sa main. « Je te préviens, c'est pas beau à voir ! »
Quand je découvre son doigt, j'ai la nausée et l'envie de chialer. Le bout de
son doigt est littéralement scalpé, les chaires pendouilles, et ça saigne
abondement. Il me raconte brièvement l'histoire : « J'avais eu un
beau nazon, mais la flèche s'est décrochée. Comme il était sonné, j'avais une
chance en réarmant mon fusil de l'avoir. Alors je me suis dépêché, les
élastiques étaient en place quand le coup est parti tout seul. J'avais encore
la main dessus, la partie métallique m'a arraché le doigt. Quand j'ai vu tout
le sang qui se répandait sous l'eau et l'état de mon doigt, j'ai pris peur. Il
y avait déjà 3 requins un peu énervés autour de moi, j'ai dû sortir au plus
vite. Heureusement, qu'il y avait l'îlot à côté!» Nous effectuons un rapide
bilan, les ligaments ne semblent pas touchés, mais des points s'imposent. Vu
l'heure qu'il est, et la distance qui nous sépare du village, jamais nous ne le
rejoindrons avant la nuit. Je n'ai donc pas d'autres solutions que de lui
proposer d'être son chirurgien. L'idée ne semble pas vraiment le réjouir, mais
il n'a guère le choix. Je sors les notes que j'avais prises sur : comment
recoudre ! La théorie paraît simple. Je sors le matériel et je commence
avec une main un peu tremblotante. Je n'ai qu'une aiguille droite pour
recoudre, c'est un peu comme si je faisais de la couture, sauf que transpercer
la chaire est plus difficile que du tissu. En plus, ce tissu est vivant, il
crie, il saigne, je ne sais que faire des bouts de chaire qui dépassent... J'ai
l'impression que ce que je fais, est plus de l'ordre de la boucherie que de la
chirurgie ! Je me demande lequel de nous, Marco ou moi est le plus mal,
là, maintenant ! Après 5 points, Marco estime que c'est assez ! Il en
aurait fallu encore, mais ni lui, ni moi, n'en avons le courage. Au final, on
estime que je m'en suis bien sortie, le doigt a retrouvé à peu près une figure
de doigt. On se remet de nos émotions avec le remède des cowboys, une bonne
bière, faute d'alcool plus fort. Ce qui fait le plus râler Marco c'est de ne
pas pouvoir aller chasser. Alors une heure plus tard, il me demande de
l'emmener en kayak faire le tour de l'îlot rocheux pour qu'il puisse faire
quelques lancés avec son moulinet ! C'est ce que nous faisons...On ne
calme pas un pêcheur!
Le
20/06/15 Le lendemain, le vent menace de tourner Sud Est, nous allons donc
devoir lever l'ancre, nous rejoindrons le village. Vu que la pêche va devoir
attendre, il nous faut quelques provisions. De plus, ce sera l'occasion de se
connecter à internet et d'avoir quelques nouvelles. Et puis, mieux vaut ne pas
être trop loin d'un centre de soin, il va falloir surveiller ce doigt. Nous
irons le monter à une infirmière plus qualifiée, car ce matin en faisant le
pansement, nous avons eu des hauts le cœur.