Le
07/04 ANSE DESHAIES A MARIE GALANTE
Comme
dit Marco « Il s'est fait défoncé la gueule par le dentiste
durant trois jours à raison de 2h à 3h par séance. » Des
travaux de bouches qui auraient pris quelques mois en métropole ont
été bouclés en ce cours laps de temps, non sans souffrance !
Cependant
au réveil Marco le gueule en biais semble près à naviguer.
Nous
longeons la côte ouest vers le sud , pour rejoindre Les Saintes à
30 milles de là.
Naviguer
sous le vent de l'île n'est jamais facile à cause des déventes,
surventes liées au relief et là en prime des grains !
Les
manipulations de voiles commencent entrecoupées de mise en marche du
moteur.
Evidemment
pour simplifier l'histoire on a le vent de face et qui bascule selon
son humeur.
Marco
va faire passer le bas du génois par dessus la filière, quand je le
vois soudainement se figer.
«
Putain non pas çAAAA ! » Il crie, il jure, il râle...
«
Mon dos !!! »
Il
vient de se bloquer le dos . La mémoire de l'an passé de cette
hernie discale qui l'a bloqué plusieurs mois surgit instantanément !
Le
moral tombe, hélas pas dans ses chaussettes car il n'en a pas mais
dans l'eau !
«
Ben voilà ! le voyage s'arrête là ! me dit il !! »
Il
gagne sa cabine pour y rester allonger le restant de la journée.
Bon
bon ! Ben avant de penser à après, il faut déjà penser à
ramener le bateau quelque part !!!.
Je
prends les commandes du navire gérant les rafales de 30 nœuds, les
déventes, les bouées des pêcheurs, roulant le génois, hissant la
grand voile...Tout ça avec mon inquiétude pour Marco, le soleil de
plomb et ce vent de fou !
Et
voilà pas qu'en plus un sac en plastique bleu s'est pris dans la
ligne de traîne.
« Une
coryphène !!! »
Marco
sort de son lit tout tordu et chope le crochet ! Il embroche sa
proie et la met dans le bateau. Mais elle arrive à se défaire par
des mouvements prodigieux et retombe dans l'eau !
Moi,
je n'ai pas lâché la ligne et j'arrive à la ramener, deuxième
coups de crochet cette fois on la tient ! Elle fait 1,05m. De la couleur bleue , elle vire au jaune une fois morte! Elle
nous donne des occupations pour un moment comme si nous n'en n'avions
pas assez ! Mais nous savons cependant apprécier ce cadeau de
l'océan , qui vient colorer notre moral, cela faisait bien
longtemps que nous n'en avions eu!
Je
vois bien que Marco n'est pas bien, sa rage et son désespoir doivent
être vidés, alors comme il n'y a que moi autour ; pas de
chance : c'est sur moi que ça tombe.
J'encaisse
ses réflexions et sa mauvaise humeur tout en m'affairant à la
cuisine, au poste de pilotage en gérant le bateau du mieux que je
peux.
A 16h
on se rend compte que l'on arrivera jamais aux Saintes avant la
nuit ; nous optons pour une arrêt à la marina de Rivière
sens.
Pas
de place à la marina évidemment ! On se met au ponton gasoil,
on a pas le choix et on décampera avant 6h du matin.
Marco
est pessimiste quand à la suite des évènements par rapport à son
dos.
Pour
ma part ,je pense que c'est une petite rechute liée à la fatigue et
à son matraquage de dents, le fait d'avoir porté les bidons de 30
litres n'a pas dû arranger les choses c'est sure.
Plutôt
que de se faire du mouron pour la suite, mieux vaut qu'il commence
par ingurgiter des anti- inflammatoires, décontractants et qu'il
reste allongé, du repos ! On verra après !
Du
repos moi aussi j'en ai besoin, je suis exténuée !
Le
soir des pêcheurs viennent accoster près de nous et déchargent le
fruit de leur pêche.
Le
premier ramène un Marlin de plusieurs mètres découpé en 4
tronçons énormes, avec Deux coryphènes.
Le
deuxième ramène 63 coryphènes de la taille de celle que l'on
a pêché : c'est à la limite du décent !!
Le
08/04
A 5h
du matin nous sommes debout il faut décamper au lever du jour. Les
cachets ont l'air de faire leur effet, Marco peut se tenir debout et
marcher un peu. Je l'oblige à mettre ma ceinture spéciale dos. Il
peut rester un peu assis dans le cockpit et m'aide comme il peut.
Cette fois c'est moi qui me colle ce qui nécessite de la force.
(C'est bien d'ailleurs d'échanger de rôle pour réaliser ce que
fait l'autre). Cela confirme le fait que je ne me vois pas mener
seule le bateau et que le coco a intérêt à être sur pieds
rapido !!! Mes petits bras ne font pas le poids !!
C'est
repartit pour du près serré, une succession ininterrompue de grains
donc de rafales ( on enregistre l'une d'elles à 31 nœuds), une mer
dégueulasse... Une navigation pourrie de 10h pour faire 20 milles !!
c'est épuisant !!
Seules
deux baleines à bosses viennent illuminer notre journée à
plusieurs reprises dans le canal des Saintes.
Nous
assistons même à 3 sauts d'une d'elles ! Tout à fait
extraordinaire !
Ayant
raté Max et Odile aux Saintes, on rejoint notre pote Didier à Marie
Galante.
Nous
espérons pouvoir nous poser quelques jours afin que Marco récupère !
Et
moi aussi car je suis épuisée depuis quelques jours.
Nous
retrouvons Didier apéro sur son beau catamaran très design de 50
pieds avec confort intégral !: douche chaude, machine à laver,
home cinéma, cuisine intégrée... On a même jamais eu une maison
comme ça !
Nous voilà à Marie Galante!!
Du 09
au11/03
Marco
va mieux, les anti-inflammatoires agissent et aussi la perspective de
la pêche à la langouste.
Il
part avec Didier sur un spot un peu plus loin en annexe.
Quant
à moi, je suis à plat malgré les 12 heures de sommeil ( je dois
faire une chute de tension car je suis limite à tomber dans les
pommes) néanmoins, je pars nager pour tenter de me sortir de cet
état de fatigue. En nageant je repère une dalle de corail et des
antennes ! Pas de doute ce sont des langoustes !!!
A
midi, nous mangeons tous ensemble aussi je prépare la coryphène au
lait de coco, gingembre, citron ( une recette du tonnerre). Les gars
reviennent avec 4 à 6 langoustes chacun, le sourire aux oreilles !
Enfin des langoustes !!! nous nous désespérions! Apparemment
il semble qu'ici il n'y ait qu'à plonger entre 5 à 10 mètres pour
les ramasser, il faut juste trouver leur cachette qu'elles partagent
avec les murènes et savoir utiliser le fusil de chasse sous marine !
Je
pense que nous allons rester un moment par là ! Nous aspirons
à ne plus bouger durant quelques temps, je crois que l'on sature de
naviguer en permanence !
En
plus l'endroit est tout à fait charmant pour se poser un peu!
Une
île sans hauts reliefs, aux senteurs campagnardes, on y cultive la
canne à sucre on y fabrique d'ailleurs le meilleurs rhum des
Antilles ! Il y a de belles forêts, de beaux sentiers qui
longent la côte et sillonnent l'intérieur, de longues plages avec
des cocotiers.
Les
petits villages sont assez roots voire d'aspect un peu délabré,
mais l'atmosphère est douce et agréable.
Nous
allons donc explorer les fonds et repérer leurs planques et les
choper.
Depuis
notre arrivée chaque soir on se fait une ventrée de langoustes !
C'est bon semble t-il contre le mal de dos et la fatigue, car nous
allons de mieux en mieux !!
Du 8
au 14/04
Une
visite de l'île s'impose : nous louons une voiture pour en
faire le tour. Décidément cette île est douce par ses contours et
paysages, par la gentillesse des gens. Il se dégage une atmosphère
tranquille.
Nous
explorons également l'île à pied en empruntant des sentiers se
faufilant à travers les champs de canne à sucre, les forêts, le
long de la côte... Le seul problème est la chaleur accablante et
ma fatigue récalcitrante que je traîne depuis 10 jours !
Thierry
et Chantal des potes de Sète qui ont un catamaran nous retrouvent au
mouillage. Les soirées apéro reprennent bon train !
Marco
emmène Thierry à la pêche à la langouste, ils en ramènent 14 !
De quoi se faire une bonne ventrée à partager avec d'autres
bateaux , ça tombe bien il y a quelques anniversaires dans l'air!!
Nous
avons de nouveaux voisins au mouillage arrivés hier, ils ont pêché
un Thazard d'1,60m, ils nous en donnent un tronçon de plusieurs
kilos ! Décidément nous ne mourrons pas de faim à Marie
Galante !
Le 17/03
Chaque jour nous allons chercher à manger dans notre vivier naturel et ramenons quelques langoustes!
Je repère où elles sont et c'est Marco qui les tire au fusil.
A force de le regarder faire, je me dis que ce n'est pas bien compliqué; alors je prends le fusil, plonge, trouve une pauvre langouste dans un trou qui me regarde droit dans les yeux et tire! platch! je la sors du trou et remonte. Voilà ma première langouste flinguée! Pas d'émotion particulière, le pire c'est que je pense récidiver!
Le 17/03
Chaque jour nous allons chercher à manger dans notre vivier naturel et ramenons quelques langoustes!
Je repère où elles sont et c'est Marco qui les tire au fusil.
A force de le regarder faire, je me dis que ce n'est pas bien compliqué; alors je prends le fusil, plonge, trouve une pauvre langouste dans un trou qui me regarde droit dans les yeux et tire! platch! je la sors du trou et remonte. Voilà ma première langouste flinguée! Pas d'émotion particulière, le pire c'est que je pense récidiver!
Ma
sœur Ophélie m'envoie des photos de mon anniversaire auquel je n'ai
pas assisté ! Sur celles-ci je peux voir que toute la famille
est réunie ( fait exceptionnel) ha non ! Je n'y suis pas !
Et qu'ils s’empiffrent de bons gâteaux ! Ca c'est une idée
originale qui me touche...
Les
douces pensées ne sont pas soumises à l'espace temps et mon cœur
chante avec eux...
Il
est tellement plaisant de voir qu'ici le temps n'est pas compté pour
échanger quelques mots. Du vieux pêcheur retraité qui construits
des casiers sur le bord de la plage, au boulanger, à la caissière...
ils ne sont pas avares d'échange et de gentillesse.
Aujourd'hui
il pleut, la température a chuté à 26°, je rentre faire quelques
emplettes dans l'épicerie
la
caissière me reconnaît et me dit :
« queski
fait fouad !! »
« Hein
quoi ? Vous avez froid ??
« Non,
j'ai pas fouad je suis congelée !!! me répond elle avec le
plus grand sérieux.
La
conversation s'engage naturellement, elle nous parle de la vie de
l'île, de la sienne...
Je
me rappelle que dans les landes la boulangère que je voyais tous les
matins depuis plus de 10 ans me disait :
« Bonjour
madame ! Qu'est ce qu'il vous fallait ! Un euro vingt !
Merci ! au revoir ! »
Une
relation très limitée et qui malgré toute ma bonne volonté n'a
guère pu aller plus loin.
Le
22/04
Aujourd'hui
la pluie et les orages se calment, heureusement car nous devons
remonter à Pointe à Pitre.
Ma
fille arrive demain! Quelle joie !
Nous
rejoignons la marina en quelques heures sur un bord de travers avec
un vent de 15 à 23 nds. C'est l'occasion pour faire les pleins :
d'eau, de gaz, essence, nourriture... et et...... de prendre enfin
une douche, une vraie ! Cela faisait quatre mois et demi que
nous n'en avions pas pris !!!
Nos
voisins de ponton, nous ont informé que de gros rats se baladent
dans le quartier et montent parfois sur les bateaux. Alors par
précaution nous singeons ce que font certains : couper des
bouteilles en plastique et les enfiler sur les amarres. Un genre de
piège qui roule et qui marche parait-il!
Nous
retrouvons des connaissances et passons la soirée sur un autre
bateau. L'un d'eux nous raconte ses aventures avec une baleine qu'il
a percuté récemment, il s'en tire avec peu de casse si ce n'est une
côte pétée dans le choc! Ce genre d'incident semble fréquent
quand ce ne sont des attaques...
Gare
aux baleines !!!
A
anse Deshaies, il semble que nous soyons ici pour quelques jours vue
les forts vents.
Aujourd'hui
de violentes rafales à 35 nœuds viennent secouer les bateaux.
Certains
d'entre eux dérapent et doivent rapidement agir sous peine de
heurter d'autres voiliers ou de dire au revoir à leur embarcation !
Au
mouillage dès que le vent forcit nous restons à bord, nous tenons à
ce que Tidoudou nous emmène dans le Pacifique, nous ne voudrions pas
le voir finir échouer dans les rochers !
Le
mouillage c'est bien, mais cela nécessite d'être vigilant en
permanence.
Hier
le vent a n'a fait que tourner et notre voisin s'est dangereusement
approché de nous. Heureusement celui-ci était à bord et a pu agir
en conséquent !
Le
mouillage est un lieu parfois animé selon les fréquentations et
parfois des scènes drôles ou dramatiques s'y déroulent.
Une
scène me revient :
Nous
sommes à Antigua au mouillage d'English Arbour, lieu très fréquenté
car c'est là où l'on doit faire l'entrée et papiers et c'est une
baie bien abritée.
Il
n'est pas facile de trouver une place et cela nécessite de s'y
reprendre parfois à plusieurs fois pour ne pas être trop proche
d'un des bateaux.
Nous
trouvons quand même notre place non sans mal !
Le
lendemain nous voyons arriver un bateau de location Sunsail, du coup
nous nous en méfions.
L'expérience
nous a montré que les bateaux de location étaient potentiellement
dangereux.
Bien
souvent les occupants n'ont que peu d'expérience et ils font parfois
n'importe quoi, s'en fichant un peu du matériel qui ne leur
appartient pas !
Nous
sommes sur le pont ouvrant nos paris avec Marco pour savoir là où
ils vont se mettre.
Une
équipe de 8 paires de bras cassés Allemands arrivent un peu
vite ! Ils décident de se mettre à un endroit tout à fait
improbable. Le spectacle commence tout le monde est au balcon,
pressentant de l'animation !
Ils
jettent l'ancre, le bateau commence par partir sur le côté cognant
un bateau moteur au passage, puis en tentant de s'écarter,de l'autre
côté il rafle un voilier ! Les pauvres allemands courent dans
tous les sens, hurlent et tentent de parer les chocs ! Mais le
capitaine est en panique ! Il décide un peu tard, de relever
l'ancre et part en marche arrière. Le nez du bateau se fait prendre
par le vent et se dirige sur un voilier où une brave mémé à
l'avant de son bateau s'apprête à défendre son bien!
Entre
temps leur ancre tombe du pont et vient se fracasser sur leur coque.
Six
des allemands viennent repousser le bateau de mémé qui échappe de
justesse au carnage !
Tous
les yeux sont braqués sur eux, certains remerciant le ciel de ne pas
avoir été la cible, d'autres en état d'inquiétude sur la suite
des évènements !
Nos
pauvres Allemands la queue entre les jambes décampent rapidos mais
pas discrétos ! Espérant je pense trouver une place au
port voisin !!
Il y
a parfois de quoi bien rigoler, mais parfois moins surtout quand
on en fait les frais !!!
Depuis
plus de 5 mois Marco souffre des dents, enfin l'occasion de se faire
soigner ! Le dentiste est atterré, il se demande comment il a
pu rester avec une dent pétée en 2 avec le nerf à vif dessous,
plus un problème de racines sous une couronne, plus... Bref Marco
passe ses journées la bouche ouverte à se faire charcuter, (parfois
2 rendez -vous dans la même journée de plusieurs heures) !!!
Trouver
de l'eau est toujours problématique ! Même ici au village!
Nous avons finit par trouver un robinet près d'un terrain de
tennis à chaille les Moulineau. Avec notre jerrican de 30
litres, nous nous collons des allers-retours à pied, en annexe
jusqu'au bateau afin d'avoir un peu d'eau dans notre tank.
En ce
qui concerne la lessive on oublie : pas de laverie, pas de
lavoir. J'ai bien tenté de laver quelques culottes sur le bord du
tennis, mais cela ne semble pas l'endroit approprié !
La
douche ? C'est quoi ça ? Trois mois qu'un jet ne nous a
effleuré la tête !
Heureusement
que nous avons un savon à l'eau de mer pour se laver. On s'accorde
grassement 3 gouttes d'eau douce pour se dessaler, un luxe !
Le
dessalinisateur serait la clef pour résoudre ce problème d'eau,
mais l'achat d'un tel appareil est trop onéreux.
La
notion de confort se voit modifiée sur un bateau, c'est un peu du
camping !
Mais
le soleil est là pour éclairer le charme spartiate de la vie à
bord.
Nous avons eu la visite de notre pote Didier de Sète . Il a son catamaran à Saint François, nous allons nous rejoindre dans quelques jours à Marie Galante. Ca fait plaisir de revoir des bouilles que l'on connait ! Il connait des coins à langouste et je suis sure que Marco arrivera par les sentiments ou la force s'il le faut à se faire emmener sur les lieux des délices !
Sur
le chemin de Marie Galante un petit stop aux Saintes pour revoir Max
et Odile rencontré aux Canaries ! Les chemins se croisent,
s'éloignent et se rejoignent. C'est sympa !
Depuis
notre arrivée en Guadeloupe, nous avons droit à des nuages, des
grains et averses et un soleil voilé ! Nous apprécions
réellement ! Cela paraît fou ! Mais nous avons tellement
ramassé de soleil que notre corps aspire à ne plus être exposé
aux rayons crématoires !! Tout au moins un peu de repos pour la
peau....
ANGUILLA _ GUADELOUP traversée
Du 27/03 au 30/03
La seule épicerie
du coin a dû être dévastée par une guerre ou un cyclone ou ???
car les rayonnages sont vides de chez vide, quelques boites de
conserves se battent en duel.
Depuis 3 jours le
frigo, lui aussi est atteint de la même misère, pour notre dernier
soir (une fois n'est pas coutume), nous allons manger au restaurant
sur la plage !
Vue la carte
restreinte, je me laisse tenter par un poulet grillé, Marco prend un
hamburger maison.
La première
bouchée me surprends un peu et m'oblige à une inspection de mon
assiette. Poulet ça ?
La cuisse a deux
articulations, des os étonnants ! Et là un souvenir de la
Grèce frappe mon esprit :
« C'est du
chat !!! goûte ça... »
J'ai beau lui
assurer que c'est loin d'être mauvais Marco ne veut même pas y
goûter !
Cela a beau ne pas
être mauvais, une fois que l'on imagine ce que l'on mange c'est
difficile de garder l'appétit ! Minou ! Minou !
J'abandonne la cuisse sur le côté de l'assiette malgré mon ventre
qui gargouille ! Marco s’empiffre de son hamburger (mais le
regretta le lendemain lorsqu'il sera pris de maux de ventre... )
Super le resto !!!
Le ?/03 le
lendemain( je vois que j'ai dû me tromper dans les dates)
Nous cherchons les
douaniers car ils ne sont pas à leur bureau pour faire notre sortie.
On nous envoie au
port commercial où l'on finit par trouver une personne qui nous fait
notre clearance.
Le temps est gris
aujourd'hui et de gros grains se pointent. Après avoir attendu, on
se décide à partir vers Saint Martin. Sous le vent de l'île nous
hissons toutes nos voiles !( Je veux prendre un ris par
prudence, mais Marco me rappelle que je suis une chochotte!!)
Très vite des
rafales nous obligent à prendre la barre car ça force trop. Un bon
coup de gîte prononcée, une latte pétée, tout qui vole à
l'intérieur, une engueulade au passage nous décide enfin à réduire
la toile.
Nous arrivons au
Sud de l'île et le vent monte encore ! Cette fois on prend le
2eme ris et on met la trinquette. La houle forcit et une vague passe
par dessus le bateau et se déverse à l'intérieur de l'habitacle :
par les hublots, par la descente ! Tout est inondé,
l'ordinateur nettoyé à l'eau de mer et j'en passe.... Le vent
évidemment en pleine face !!
Ces quelques
heures de navigation ont été très pénibles.
On mouille dans la
baie de Marigot pour aller faire des courses car on a plus rien !
Et là que
trouve-t-on ? Un super marché Français avec pleins de trucs
complètement fou !!On en revient pas !!
« Regarde de
la ricorée !! et là du chocolat, des yaourt comme j'aime, et
même même du fromage, du saucisson...... On est comme des gamins
privé depuis des mois de bonbons ! On se charge de tout ce que l'on
peut porter, excité à l'idée du goinfrage que l'on va se faire !!!
Et effectivement
c'est rien de le dire, quel régal !!!!
Cela serait le
bonheur total si nous avions mouillé un peu plus loin, car il
s'avère que nous sommes sur l'axe d'un passage de bateaux à moteur.
Ceux-ci déboulent à fond la caisse et passent à 5 mètres de nous,
nous emplissant les oreilles et laissant derrière eux des ondes ( des
vagues) qui reversent tout ce qui se trouve sur une surface plate !
Nous nous accrochons à nos assiettes !!!
Le 28/03
« Bon !
y va en Guadeloupe ou pas ? »
« Aller ok
cette fois c'est partit !!! »
10 à 15 nœuds de
vents, mer calme, toutes voiles dehors ça glisse............
Enfin une
navigation douce, une nuit idéale, une lune ronde traçant un sillon
de lumière à l'avant du bateau. Nous arrivons à maintenir notre
cap sur un bord de près assez serré, mais le vent tournant peu à
peu nous prenons l'allure du bon plein.
Bateau genre felouque
Des passagers
clandestins nous accompagnent. Un oiseau des mers se pose sur notre
panneau solaire pour y passer une nuit à l'oeil.
Le lendemain un
autre vient se percher à l'avant du bateau et fera le restant de la
route avec nous ! Parfois il tournoie autour du bateau, plonge
et revient sur son perchoir en notre compagnie !!
Nous arrivons après 30 heures en Guadeloupe à anse Deshaies à l'Ouest. Une petite baie abritée aux pieds des collines pointues verdoyantes. L'endroit est charmant un petit village aux allures Créole :
des habitations
colorées, une douceur ambiante...
A 18h30 nous
sombrons dans un sommeil profond durant 12h.
Ces courtes
navigations d'un ou deux jours sont toujours très fatigantes. Nous
ne dormons quasi pas, pas le temps de prendre un rythme !!
Nous voilà donc
pour plus d'un mois autour de la Guadeloupe car ma fille Loukia va
venir nous rejoindre le 23 Avril durant 15 jours ! C'est du
bonheur ! En attendant nous allons repérer les jolis coins ex :
Les Saintes, Marie Galante....
Et peut être prendre le temps de se poser un peu quelques jours! Car depuis des mois nous ne faisons que naviguer, naviguer, naviguer ( même si ce sont de courtes navigations cela devient fatiguant!!!)
Nous
éprouvons un certain plaisir à entendre parler Français à ne plus
avoir à faire d'effort pour comprendre ou s'exprimer ! Tout est
tellement facile !
Nous
nous régalons à retrouver les bons produits français , nos
papilles, elles, retrouvent le plaisir de manger et non simplement de
se nourrir .
Le 24 Au 27/03 TRAVERSEE ÎLES VIERGES- GUADELOUPE
A ce mouillage nous retrouvons aussi
notre copine la grosse tortue, nous saluant à ses apparitions.
Hélas nous assistons à son kidnapping
sous nos yeux. Un pêcheur l'a prise dans son filet et la remonte
discrètement à bord (non sans mal vu le poids de la mémère). Nous
nous attendons à ce qu'il la relâche mais non, l'enfoiré, il va la
manger !!!
Il part à fond la caisse avec son
larcin !
Nous nous consolons en gavant de pain
Sharky, au moins lui il ne l'a pas pris !!
Le 25/03
En route ! Lever tôt, on quitte
cette fois définitivement les îles Vierges : direction la
Guadeloupe.
15 nœuds de vent
d'Est ! C'est pas génial au niveau de la direction, mais cela
aurait pu être pire si c'était Sud Est. Donc il nous faudra faire
du près très serré durant 200 milles.
Toutes voiles
dehors, on retrouve le plaisir de la haute mer. Cependant nous
accusons une sale houle de nous ralentir, voire de nous stopper. Mais
nous pensons pouvoir tenir notre cap sur un bord si le vent ne tourne
pas.
Nous avons en plus
un courant de face ce qui fait que l'on se traîne un peu ! Mais
bon tant que l'on a pas à tirer des bords...
Nous attrapons un
petite bonite blanche, enfin ! Nous allons manger à nouveau du
poisson !
Un barracuda veut
lui aussi être mangé, mais lui on le remet vite à l'eau ( il n'est
pas beau, mais surtout infesté de ciguatera)
La nuit tombe
doucement, une moitié de lune dispense sa clarté sur l'eau.
Nous commençons
les quarts et je fais le premier service !
L'air tiède, les
étoiles, le grand large ont quelque chose d’enivrant. La gîte est
cependant bien prononcée et la houle secoue bien le bateau, les
joies du près !!!
Marco prend la
relève, mais très vite le vent refuse à hauteur de Saba et nous
oblige à virer de bord.
Le vent a tourné
Sud Est la merde quoi !!!
Je regagne ma
couchette et laisse Marco à sa réflexion.
Quelques temps
plus tard il vient me gratter les pieds et me dit :
« Bon !
soit on vire à nouveau de bord et on enchaîne virements sur
virements, soit on peut rester sur cette route et on va à
Anguilla ! »
« Anguilla ?
on connait pas ! Ok on va à Anguilla !!! et sur ce je
referme les yeux.
Le 26/03
Nous arrivons à
11h soit 26h de navigation ; les yeux plein de sommeil à
Anguilla.
Pour naviguer
autour des îles et mouiller il faut un permis. Nous le prenons pour
2 jours ne connaissant pas les tarifs. On se fait assaisonner de
100$ ! Heureusement que l'on a pas pris plus !
Le 27/03
Cap sur Prickly
Spear, une petite île au large.
Une merveille !
En plus le seul bar resto est fermé le Lundi c'est parfait ;
l'île est déserte !
On peut même se
prélasser dans les transat. Sous un arbre une nuée de petits
oiseaux peu farouches viennent piailler tout près de nous, espérant
que l'on leur donne quelques miettes. On se croirait au paradis.....
Le lagon est d'une couleur des plus intense, les cocotiers
magnifiques.... Ouaou ! C'est comme ça que j'imagine le
Pacifique...
Une petite plongée
s'impose sur le reef, nous plongeons de l'annexe. Je me rends compte
très rapidement qu'il y a un sacré courant !
Mais Marco me
dit !!
« Allez
fais pas ta chochotte, tu palmeras un peu plus et on va pas très
loin ! »
La chochotte ne se
dégonfle pas, tout va bien à l'aller, nous sommes poussés !
On nage un moment avec une tortue. Une fois au rocher il nous faut
faire demi tour et là les choses se compliquent !!
Sans les palmes
juste en utilisant les bras de toutes mes forces je fais du sur
place. Avec les palmes en forçant comme une malade je gagne du
terrain au ralenti !!
Il n'y a
effectivement que quelques centaines de mètres pour rejoindre
l'annexe ! Vous pouvez imaginer mon état à l'arrivée!! La
chochotte te remercie Marco !!!
Le 28/03
En route vers
little bay un peu plus au Nord, qui fait partie de la réserve
naturelle !
Quelques falaises
entourent une crique de sable, l'endroit est charmant, hélas il y a
déjà pas mal de monde ! Nous optons pour l'exploration des
fonds et des cavernes sous marines, là il n'y a personne hormis une
raie léopard, des tortues et des poissons... Les coraux sont morts
et c'est un peu triste !
Début d’après
midi on va à Sandy Island, comme son nom l'indique c'est une petite
îles de sable blanc avec 5 cocotiers entourés d'un lagon.
C'est aussi un
endroit fréquenté, mais à l'heure qu'il est, les bateaux s'en
vont, on est donc peinards pour faire notre petit tour d'île !
En 5 minute c'est réglé, c'est tout petit, très original
toutefois !
Nous allons
quitter Anguilla après demain, peut être encore quelques
escales avant de rejoindre la Guadeloupe !!!