Quelques difficultés à organiser le blog!! il faut parfois aller voir plus bas pour les mises à jour afin que je respecte l'ordre chronologique!
TRAVERSEE MARTINIQUE
TRAVERSEE MARTINIQUE
Le
11/05
Après
ces derniers jours à grain, une petite trouée se présente qui nous
permet de mettre les voiles en direction de la Martinique. C'est
repartit ! Attention aux bouées de pêche qui longent toute
l'île.
Malgré notre vigilance, nous passons sur l'une d'elle, elle vient fortement taper la coque, tordre la pale du régulateur d'allure et se prendre dans la ligne de traîne ! Le bordel quoi !
Malgré notre vigilance, nous passons sur l'une d'elle, elle vient fortement taper la coque, tordre la pale du régulateur d'allure et se prendre dans la ligne de traîne ! Le bordel quoi !
Le
vent est établit à 20 nœud aussi la grande voile est hissée avec
un ris et nous mettons la trinquette. Il nous faut faire encore du
prés serré. Nous longeons la Dominique et la nuit noire sans lune
tombe. Le vent forcit à 24 nœuds, on reprend un ris. La houle s'en
donne à cœur joie et secoue le bateau, perturbant ainsi notre
sommeil.
De
gros nuages menaçants sont sur la Martinique, nous craignons de
prendre un grain. Il nous faut trouver la passe d'entrée pour
rejoindre le havre du Robert. Le chenal non matérialisé est étroit
et la houle ne nous facilite pas l'entrée, ni les bouées de pêches
au milieu. Entre la côté déchiquetée et les hauts fonds, nous
avançons guidés par la couleur de l'eau, Marco à l'avant me
dirige.
Il
nous reste encore 4 miles pour regagner la baie du Robert où la
vigilance est de mise malgré les cartes, il faut garder un œil sur
les fonds et ces saletés de bouées. Nous sommes sur la côté au
vent, lieu peu visité par les plaisanciers car plus délicate au
niveau navigation. Pourtant les décors sont magnifiques dès que
nous pénétrons dans cette large baie. Il y a une quantité d'îlots
verdoyants une dizaine, les oiseaux nous offrent un concert et c'est
un enchantement que de sillonner par là autour.
L'ambiance
est particulière avec des prairies, des forêts, des palmiers. Un
mixte de paysage qui forme un décors doux à l'oeil !
Nous
mouillons au fond de la baie derrière une petite île, l'eau est
comme une piscine. C'est incroyable en quelques minutes nous passons
d'une mer agitée à plate, d'un vent costaud à pas un pet d'air.
Il
fait une chaleur aussi incroyable et sommes obligés de nous tremper
sans cesse. Après cette nuit de navigation sans peu de sommeil, nous
sommes crevés, mais dans les cabines c'est la fournaise et l'on se
liquéfie totalement sur nos matelas.
Le
12/05
Chaud
ou pas, la fatigue a raison de nous, nous sombrons dans un sommeil
profond.
Au
matin, nous optons pour retourner à l'entrée de la baie, plus
ventilée. Marco a lu sur un guide que près des hauts fonds on
pouvait trouver des langoustes. Nous partons donc à la nage faire le
tour d'un îlot en repérage. Nous nageons parfois dans 40 cm d'eau
(trop chaude), De nombreux casiers abandonnés, cassés sont posés
sur le fond. Nous en trouvons un avec une belle langouste à
l'intérieur qui nous attend.
Marco
retourne l'après midi en annexe la chercher. Il n'y a presque plus
de poissons tellement cela a été pêché. D'ailleurs à présent
les petits pêcheurs sont obligés d'aller à 100 km des côtes pour
trouver leur nourriture. Ils partent avec leur barques à moteur à
l'asseau des vagues seul moyen de pouvoir subsister.
Un
tour à terre sur l'ilet Madame, sur un joli sentier dans la forêt.
Nous
sommes dimanche et l'activité nautique bat son plein. Il doit y
avoir une fête des pêcheurs car ils sont tous sur leur barcasse
avec la famille, suivant une compétition de petits bateaux aux
voiles carrés. Les jets ski ne sont pas en reste, ils tournicotent à
fond la caisse. C'est la frénésie sur l'eau et dans l'eau où des
enfants se baignent en criant ! C'est dimanche quoi !!
Le
13/05
Le
calme est revenu l'île est déserte, nous avons repéré des cailles
( reef) susceptibles d'abriter des langoustes. Après 2 heures de
chasse nous ramenons 4 langoustes dont une Brésilienne. Il faut
fouiner car elles sont bien planquées dans des trous et des herbes,
pas faciles à trouver.
Après
la canicule de l'après midi, Marco part sur un reef où les vagues
déferlent et où le tombant est plus profond. Il revient avec deux
grosses langoustes, et le sourire aux oreilles car il a trouvé le
spot ! Evidemment cet endroit n'est pas prisé car il faut aller
affronter les vagues, mais mon surfeur en a vu d'autre et ne se
laisse pas impressionner ! Cependant durant sa chasse un grain
avec 30 nœuds de vent a surgit ; l'annexe mouillée avec une
petite ancre s'est faite embarquée. Le chasseur a du engager une
poursuite à la nage et l'a récupéré de justesse !
Le
14/05
Nous
allons au village du Robert afin de nous ravitailler en frais et
trouver une connexion internet pour avoir des infos météo concernant la
suite de notre route.
Nous
y allons en annexe une belle tirée, environs 5km pour s'y rendre !
Puis des kilomètres à pied pour rejoindre une station service afin
de faire le plein d'un bidon d'essence, tout cela sous le soleil
accablant du début d'après midi.
Ce
n'est pas un lieu fréquenté par le tourisme et nous sommes dans la
couleur locale. L'ambiance change quelque peu de celle que nous avons
eu à Marie Galante et d'autres îles. On sent une certaine distance
dans les regards où l'on ne peut que se sentir étranger. On répond
tout juste à nos saluts, pas d'agressivité, mais on ne se sent pas
vraiment les bienvenus.
Un
type avec son annexe qui habite ici, nous expliquera que des
problèmes de racisme existe entre les noirs et les Béquets qui ont
le monopole économique. La ségrégation raciale est assez
frappante, nous le constatons ne serait qu'un Dimanche où l'un des
îlets n'est fréquenté que par les blancs et un autre par les
noirs !!! Toutefois on peut comprendre que cette domination des
blanc becs, encore aujourd'hui, avec tous les privilèges qui leur
sont octroyés puissent peser aux noirs !!
Nous
changeons de mouillage car celui-ci est trop protégé, il n'y a pas
d'air. Nous retournons à l'entrée de la baie derrière deux îlets.
Comme toujours nous sommes seuls, pas d'autre bateau !
Le
15/05
C'est
l'occasion de découvrir ces deux îlots à pied, puis d'en faire le
tour à la nage. Evidemment l'oeil du chasseur repère vite les spots
à langoustes. Une fois par jour depuis un mois et demi nous mangeons
des langoustes, alors on continue ce même régime qui nous convient
parfaitement. Il paraît que c'est bourré de calcium. Aujourd'hui
c'est notre centième langouste attrapée...
Il
faut dire que depuis la Guadeloupe c'est devenu notre principale
activité. Des heures durant nous plongeons, nageons, chassons et
nous nous régalons.
Il y
a toujours l'entretien quotidien du bateau à faire, notamment depuis
quelques temps notre antifouling s'érode, il nous faut nettoyer la
coque une fois par semaine avec raclette et éponge.
Les
coquillages et algues s'accrochent à une vitesse incroyable et les
petits crabes, puces des mers et autres parasites viennent s'y
nicher.
Une
occupation qui nous prend plusieurs heures. Après nettoyage de la
coque, il faut procéder à notre propre nettoyage car cela nous
gratte partout. Parasites et crabes se cramponnent à notre peau.
Nous
venons d'apprendre la raison pour laquelle nous ne voyons plus aucun
dauphin dans ces eaux ou très peu. Les pêcheurs de baleines de
l'île Saint Vincent s'en prennent également aux dauphins et à
force de se faire harponner, ceux-ci ont pris l'habitude de fuir les
bateaux. Apparemment ils les chassent pour leur chaire, je ne savais
pas que cela se mangeait ! De nombreuses pétitions tentent de
mettre un terme à leur pratique. Saint Vincent est une île où les
plaisanciers ne s'arrêtent même plus, trop de vols et
d'agressivité... Nous n'irons pas.
Le
16/05
Nous
mettons les voiles vers la baie du François plus au sud et
sillonnons entre les reefs.
Les
cartes nous aident à repérer les passes, les zones de déferlement
et les couleurs aussi. Bon entraînement pour le Pacifique !!!
Là
encore un joli décors s'étale sous nos yeux, une grande baie avec
des îlets.
Derrière l'îlet la Vigne nous jetons l'ancre. On se croirait presque aux abords des berges d'un fleuve. La végétation dense embaume l'air, oiseaux et cigales viennent mettre une note musicale fort agréable. Encore un endroit paisible, sauvage, hors du temps. Lorsque l'air se fait moins brulant, nous savourons cet instant dans le cockpit en buvant une bière.
Derrière l'îlet la Vigne nous jetons l'ancre. On se croirait presque aux abords des berges d'un fleuve. La végétation dense embaume l'air, oiseaux et cigales viennent mettre une note musicale fort agréable. Encore un endroit paisible, sauvage, hors du temps. Lorsque l'air se fait moins brulant, nous savourons cet instant dans le cockpit en buvant une bière.
« Quelle chance on a d'être là, d'avoir du temps !!! »
Nous
pensons à tous ceux pris dans le rythme effréné de la vie moderne,
qui n'ont que quelques semaines de vacances par an... Et qui durant
celles-ci courent encore car ils veulent en profiter à fond... Ils
ne connaitrons peut être jamais des instants comme ceux que nous
vivons, où le temps nous appartient et où nous lui appartenons !!!
Nulle
fortune ne peut acheter celui-ci !!
Le
21/05
Nous
venons de jeter l'ancre dans la bais de Saint Anne au Sud de la
Martinique.
Cette
côte Est se révèle être un plaisir des yeux, mais bien délicate
à naviguer dans ses eaux.
Les
passes et canaux étroits, les reefs et patates de corail à fleur
d'eau, les bouées des casiers sont autant de pièges que nous
tentons de franchir. Nous sommes en constante activité et devons
nous tenir prêts à agir et rester en continu sur nos gardes. Mais
ça y est, malgré quelques chocs de bouées sans gravité, on peut
se relâcher.
Quelques
jours entre ici et le marin, puis nous mettrons le cap vers les
Grenadines...
22 au
26/05
Le
mouillage du marin est sans grand intérêt hormis celui de pouvoir
effectuer quelques ravitaillements. Nous allons une nuit à la marina
pour remplir nos réservoirs d'eau.
Au ponton, notre voisin vient échanger quelques mots et nous demande quelle sera notre route future. En lui disant que nous comptons nous rendre aux Aves et Roques, il nous convie à ne pas nous approcher des côtes du Venezuela. Il nous narre ses aventures en ce lieu.
Au ponton, notre voisin vient échanger quelques mots et nous demande quelle sera notre route future. En lui disant que nous comptons nous rendre aux Aves et Roques, il nous convie à ne pas nous approcher des côtes du Venezuela. Il nous narre ses aventures en ce lieu.
Sa
femme et lui se sont fait attaquer par des pirates. Ceux-ci sont
montés à bord, ont braqué une arme sur la tête à sa femme
pendant qu'ils les dépouillaient.
«
Quand tu vois l'armement dont ils disposent et leurs yeux injectés
de drogues, tu ne cherches pas à te défendre ! » Nous
dit- il .
« Nous
avons eu la chance qu'ils ne nous brutalisent pas, ce qui n'a pas été
le cas du bateau à côté où une fusillade a eu lieu à bord sous
nos yeux »
Ce ne
sont pas les premiers propos que nous entendons au sujet du
Venezuela, et c'est pourquoi nous allons faire en sorte de nous en
écarter le plus possible, quitte à rallonger notre route.
Il
est d'ailleurs conseillé de partir à plusieurs bateaux pour faire
la route jusqu'aux Aves et Roques.
Sans
devenir paranoïaque, il est bon d'écouter les conseils de prudence.
Et de prendre certaines dispositions.
Les
grains et les forts vents se poursuivent, nous patientons avant de
partir à Sainte Lucie.
De
belles marches le long des côtes, dans les forêts odorantes,
recouvertes de crabes en pleine activité...
Nous
regrettons le peu de contact avec la population locale, mais nous
sommes en France et les relations ne diffèrent pas beaucoup. A moins
d'être une femme seule et auquel cas un nombre insoupçonné
d'admirateurs ne manquent pas de la solliciter.
A
plusieurs reprises Marco me laisse aller faire des courses au marché
couvert, je me retrouve inévitablement escortée par des blacks plus
ou moins défoncés à l'alcool et autres substances qui m'invitent
de toute part. Pas seulement pour boire un coup... S'en est agaçant,
seule la venue Marco me permet de m'en dépêtré comme par magie.
Avis
donc aux femmes célibataires en quête d'aventure tropicale!
Relations garanties !
Le
29/05
Nous
hésitons ce matin à partir pour Sainte Lucie, mais les rafales et
le ciel chargé nous en dissuadent. Nous optons pour bricoler un peu.
Je nettoie le mécanisme des wc, pendant que Marco change les cosses
de la batterie quand soudain un bruit fulgurant vient retentir.
Je
lève le nez et aperçoit l'étrave d'un bateau posé sur le notre. A
la vitesse de l'éclair nous sommes sur le pont. Nous constatons les
dégâts rapidement : notre chandelier est complètement plié,
le rail de fargue défoncé. Un pauvre type seul tente de maitriser
son engin pris dans une rafale. Son guindeau électrique de l'ancre
s'est bloqué et on ne sait pas comment il a fait, mais il nous est
bel et bien rentré dedans. Son bateau ripe et il est complètement
perdu papi. Marco lui vient en aide en sautant dans l'annexe. Ils
arrivent à jeter l'ancre et à mouiller ouf !!
Cela
n'arrange toutefois pas notre affaire, faire un constat est toujours
une procédure compliquée, impliquant experts et franchises.
Un
billet de 100 euros stoppe les négociations. Nous passons la matinée
à tenter de détordre tout ça, mais il faudra certainement changer
le chandelier et faire redresser le rail ! A notre avis les 100
euros ne couvriront pas les frais, mais ce sont là encore les
risques des mouillages !!
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