CAP VERT SAN
NICOLAO Le 22/12/2012
Ce matin Marco part chasser avec
Philippe (du bateau à côté), ils reviennent les bras chargés de
poissons. Nous sommes sur le départ pour Brava, Philippe qui n'avait
pas prévu d'aller là bas, nous dit qu'il nous y rejoindra
certainement !
La météo a décidé de ce jour, pour
nous pousser vers une nouvelle île. Toutes voiles dehors nous nous
éloignons de ce lieu fort agréable par un vent de 15 nœuds, sans
houle ( c'est exceptionnel!)
Cette navigation nocturne est douce. Le
vent reste constant, de la poudre d'étoile crible le ciel, l'eau
murmure, tout est parfait même si le sommeil est absent.
Au matin c'est la fête à la Coryphène
trois mordent sur les 3 lignes en même temps ! Yaouuuuuu !
Notre repas de noël est assuré avec un carpaccio en entrée, et
les filets cuisinés !!
A l'approche de Brava, nous ne
distinguons pas l'entrée du port, c'est en pénétrant dans une
enclave que nous le découvrons, bien protégé, tout petit, avec un
village paisible. Il n'y a aucun bateau au mouillage.
Nous avons mis 22h pour faire 100
miles.
Dans le port nous nous reprenons à 3
fois pour poser l'ancre, finalement en plongeant Marco découvre
encore un corps mort au fond, sur lequel nous passons une amarre.
Des gamins viennent à la nage ou sur
des planches en mousse nous dire bonjour et recevoir quelques
bonbons. Partout autour de nous ça pêche, de la plage, du quai,
sur des barcasses avec des cannes en bambou, ou juste fil de pêche
et hameçon..
Marco donne à des pêcheurs des
leurres poisson nageur. Ceux-ci le lendemain viennent nous offrir un
gros poisson en remerciement. Alors pour les remercier à notre tour,
nous leurs donnons une pompe de cale que nous avions en rab. Ils sont
très contents et pour nous remercier nous donne encore un énorme
poisson ! Et nous disent qu'ils reviendront demain !! A ce
rythme de remerciements nous n'arriverons jamais à tout manger !
Le 24/12
Au réveil un gars (Alberto) sur le
quai nous crie qu'il nous attend pour faire les papiers d'entrée. Il
va devoir effectivement nous attendre un bon moment car l'annexe
n'est pas gonflée et nous ne sommes pas prêts. Il attend patiemment
et finit par nous en mener au bureau des formalités. Cependant
celui-ci est fermé il faut aller chercher le capitaine ! Alors
à nous d'attendre !! Tout se fait à un rythme tranquille avec
le sourire. Comme attendre l'aluguer pour se rendre à Nova Cintra la
capitale sur les hauteurs.
Ha !! voilà la voiture style pickup qui sert de taxi collectif. Nous prenons place sur des bancs dans la benne, on est serré mais voilà qu'arrive encore du monde, des gamins, des mamas aux grosses fesses ; là on se demande où on va les mettre ? Et bien qu'à cela ne tienne on s'empile les uns sur les autres, je me mets sur les genoux de Marco avant qu'une mama vienne l'écrabouiller. Nous comptons 22 passagers à bord de la pauvre bagnole qui a le ventre à terre va devoir se payer une montée en première liée à la raideur de la côte et notre chargement !
Les visages sont souriants, détendus !
Nous arrivons sur une grande place où
les pneus du pickup retrouve enfin leur pression normale.
La « ville » est jolie,
propre et très verte avec de grands arbres. C'est très animé,
l'air est plaisant en altitude. Les commerces ne courent pas les
rues ! Je trouve enfin une vendeuse de légumes trop heureuse
que je la dépouille !! ( carottes, magnoc, oignons, patates
douces, 3 oranges, 4 poires et 5 bananes, j'ai tout pris!) Bien m'en
a pris car cela sera l'unique ravitaillement de frais avant
notre départ !
Ce soir c'est noël, Alberto nous
demande si nous n'avons pas de vieilles fusées de détresse à lui
donner pour faire un feu d'artifice. Nous lui en trouvons dans notre
ancienne survie ! Nous sommes invités au village, mais nous ne
ferons qu'y passer. Nous retrouvons le bateau, le carpaccio de
coryphène, la bonite grillée façon moutarde et une bonne tarte aux
poires maison en dessert ! On a du mal à croire que c'est
noël !!on est à poil, tout n'est que douceur et l'on savoure
cette veillée peu commune !
Pour ma part ces fêtes font remonter
des bulles de souvenirs, me rendant nostalgique de mes enfants, le
cœur serré en pensant à eux à cet amour qui tourbillonne en moi
sans qu'il puisse être libérer vers eux ! Trop de distance et
encore plus à venir avec cette grande traversée.
Ce vide résonne sans crier garde de
temps à autre plus intensément, le voyage c'est aussi quelques
sacrifices !
Du 25 au 29/12
Nous visitons l'île en aluguer taxi
collectif qui attend d'être plein pour partir ! Nous apprécions
ce moment où tous ces gens discutent, plaisantent ensemble au milieu
des marchandises, des courges, des enfants endormis contre leur jeune
mère. Il y a tant de tendresse entre eux par leur regard, leur geste
que nous en sommes surpris. Alberto nous disait que tous n'était
qu'une grande famille et c'est le sentiment que nous avons. La
solidarité semble être la force de l'isolement. Il rayonne de ces
personnes une beauté qui doit être le reflet de leur bonheur et de
cette union.
Un mot me vient à l'esprit qualifiant
ces gens c'est la dignité.
L'île est montagneuse et la majeure
partie des villages (que l'on compte sur les doigts de la main) se
trouvent sur les hauteurs. La terre reste sèche malgré un peu de
vert des cultures.
Alberto est un gars vraiment chouette
c'est notre magicien qui arrive dès notre réveil sur le quai pour
offrir ses services. Il est là toujours au bon moment, discret mais
efficace.
Il nous raconte son histoire :
Avec son père ils avaient réussi à se fabriquer une belle barque
pour pêcher. Une nuit il partent avec leur bateau tout neuf. Le vent
et la houle font partie de leur quotidien , mais ce jour là les
vagues puissantes ont entraîné leur barque sur les rochers et
celle-ci s'est fracassée. Ne pouvant se résoudre à abandonner le
reste de leur embarcation dans la mer déchaînée, il l'ont tiré à
la nage de 5h du matin à 9h. Ils ont pu ainsi récupérer quelques
pièces de bois. Sa voix, son visage nous montre à quel point cela
fut une épreuve.
Les pêcheurs ici n'ont qu'une barcasse
et des rames pour affronter la mer. Elle peut être terrible car
L'île voisine de Fogo n'est pas loin et forme un couloir où vent,
houle et courant se déchaînent fréquemment.
Avec Marco nous avons décidé de faire
un cadeau à Alberto, un cadeau utile pour l'aider lui ou un autre
pêcheur à se nourrir.
La veille avant notre départ nous le
retrouvons sur le quai et nous lui offrons notre moteur d'annexe.
Il est si touché qu'il n'arrive plus à
parler, il baisse les yeux ne pouvant croiser notre regard.
Sachant que nous partons demain, il
nous dit qu'il veut plonger pour enlever notre amarre avant notre
départ. Que si nous revenons il nous en mènera camper et pêcher
sur les îlots du Nord, qu'il sera là pour nous....
TRANSATLANTIQUE
Juste quand nous sommes prêts pour le
départ, il est là avec un copain. Il plonge et vient nous embrasser
avec affection, nous donnant son adresse .
Nous quittons Brava avec émotion. Les
English qui sont arrivés hier et que nous avons aidé à amarrer
nous saluent avec la corne de brume. ( Ces enfoirés en manoeuvrant
avec leur bel Halberg Rassy sont venu cogner Tidoudou ! Mais
celui-ci s'est bien défendu en mordant l'arrière de leur bateau
tout neuf et en lui laissant une belle balafre, alors que lui en sort
indemne : le rail de fargue est solide !)
On est allé boire un coup sans
rancunes sur leur beau bateau éraflé ( l'intérieur est une
merveille !)
C'est la grande traversée avec
l'inconnu et l'immensité, une des grosse partie de notre voyage !
Un dernier texto à mes enfants , à
nos proches et je suis submergée par l'émotion. Je ne peux
prononcer un mot et avec les larmes plein les yeux je regarde la côte
s'éloigner. Un nouveau grand départ où divers sentiments sont
mêlés...
Très vite il faut revenir au présent
et aux manœuvres, surventes, déventes, il faut agir !
Quand nous quittons l'abris de l'île
les alizés nous attendent, ils sont en forme aujourd'hui et nous
accueillent avec des bouffes à 25/30nd ! On affale la grand
voile et naviguons sous génois seul. Nous pouvons ainsi réduire la
toile plus facilement si besoin avec l'enrouleur.
Quelques heures plus tard nos repas se
voient assurés pour plusieurs jours avec notre plus gros thon jamais
pêché !! ( dans les 6kg)
A Brava nous n'avons pu acheter de
frais : pas de légumes, pas de fruits, pas de laitages, pas de
viandes aussi ce poisson est le bienvenue ! Ils nous sauvent de
ces saloperies de boites de conserves !
Le 30/12 ( 2em jour)
Distance parcourue : 140 miles ces
dernières 24h.
Le vent ne s'est pas apaisé durant la
nuit entre 25 et 30 nœuds, la mer se forme et gare aux vagues !!!
Le pilote se comporte très bien, il
arrive à redresser lors des surventes ou le départ au surf sur une
vague ; à condition que cela ne dure pas trop longtemps ou
qu'il n'y ait pas plusieurs grosses vagues d'affilé. Si non le
bateau part au lof et il faut l'aider à la barre pour revenir sur sa
route.
Nuit donc un peu agitée et journée
également.
Cela n'empêche pas d'avoir des visites
surprises : des poissons volants échoués sur le pont et au
lever du jour une petite dorade Coryphène toute jaune à la traîne.
Et ce n'est pas finit : Marco
m'appelle sitôt que j'ai finit d'en faire les filets. Je remonte
dans le coockit: une autre nous attend en bataillant sur la ligne :
60 cm une belle prise !!
Je retourne m'harnacher et me longer à la cuisinière pour en faire des filets, mais Marco ne se lasse pas de crier :
« Sabriiiine ! Vient vite il
y en a une autre ééénooorme !!
Je bondis en même temps que la dorade
et là je sens que ça va être sport ! Entre les vagues qu'il
faut négocier au niveau de l'équilibre, les coups de vents qui
inclinent le bateau et la sortie hors de l'eau de ce marstard!
« Sabriiiiiine ! Ça a mordu
sur la deuxième ligne aussi et elle est plus que groosse !! ho
merde là c'est trop ! »
On s'occupe d'une en espérant que
l'autre lâchera l'hameçon !
Marco en équilibre sur la filière
tente de soulever l'engin, il n'y parvient pas, mais à la fois
suivante, il donne de l'élan et l'énorme dorade atterrie dans le
cockpit ! Au passage Marco se coupe un bout de doigt en la
remontant ! La prochaine fois il mettra des gants.
« Ouaouuuuu qu'est ce qu'elle
est belle ! Elle est énooorme ! Nous sommes comme des fous
et elle aussi ! Elle tape de la queue et effectue des bonds
prodigieux. Je prends le temps de sortir le mètre pour la mesurer :
1 mètre pile poil !! environs 10kg
Nous pensons à sa copine qui
heureusement a pu se décrocher et retrouver sa liberté.
Nous avons à présent du poisson pour
X jours. L'océan nous comble, merci précieuse nature d'une telle
générosité .
On rentre les lignes qui vont rester
quelques temps tranquilles. Et on se met au boulot : vidage,
nettoyage, filetage, préparations de diverses façons...
C'est la plus belle prise de notre vie
(avec le Marlin des Baléares d'1,80m) !
On ne s'ennui pas à bord...
La mer fait le gros dos et ses bosses déventent le génois, nous décidons de mettre le tangon ;
(Moi le tangon je ne l'aime pas, une
barre de fer de 5 m de long pesant une tonne environs pour mes petits
bras) mais bon pour éviter que le génois claque nous lui offrons ce
confort !
Evidemment c'est toujours quand la mer
est grosse qu'il faut le sortir, ce qui veut dire que notre
équilibriste de service doit aller sur le pont à l'avant et
l'installer. Toutes les fixations se sont grippées avec le sel, donc
tournevis, huile et tout le b.....
Il est en place ouf ! On déroule
gégène et voilà pas que l'écoute saute de la poulie et sur -patte
au winch, ce qui veut dire qu'elle est bloquée. Le claquement de la
voile est si fort qu'il défait le tangon de sa fixation au mât !
On a libérer le serpent d'acier en furie et là on prend peur !
Car il s'attaque au pont, au hublot qui menace d'exploser. Sa fureur
nous cloue sur place le temps de réagir. Marco se précipite sur le
diable, s'explose le pied dans le winch au passage et tente de
maitriser de toute sa force ce putain de tangon.
Profitant d'une dévente, j'arrive à
défaire l'écoute ( mes doigts ont eu chaud) et j'enroule le génois
Ca se calme enfin ! Enfin presque car la tête du serpent est
tombé dans l'eau buvant la tasse; Marco ne peut le retenir. Je
reprends de la balancine et remonte le tangon avec le winch, le
sauvant de la noyade.
Ben vin dieu, c'est pas toujours
facile ! Nous sommes contents d'être deux car seul... ?
On reprend notre souffle, on trouve une
solution pour la poulie, on remet en place l'engin et on s'occupe des
bobos après.
Le petit orteil de Marco est cassé, il
a changé de volume et de couleur et il a mal !
Infirmière à votre service : je
lui fais une atèle avec un strap sur 2 orteils, un pansement sur la
coupure de son doigt et lui colle une bière dans les mains et ça va
déjà mieux !
Non on ne s'ennui pas sur un bateau !
Le 31/12/12 (3eme jour)
Distance parcourue ces 24 dernières
heures : 140 miles
Ce dernier jour de l'année est salué
par une bande de dauphins, spectacle dont nous ne nous lassons
jamais d'autant plus que des nuées de poissons volants se
joignent à la fête !
Dans la nuit dernière, l'un deux est
venu s'écrabouillé contre la pale du régulateur, me faisant
sursauter, alors que j'étais de quart ! Je fus heureuse qu'il
est choisi cette cible plutôt que ma pomme.
Marco lui a vu une comète énorme
tomber du ciel, trop gros pour être une étoile filante m'a -t-il
dit !
Nous avons croisé un chalutier si loin
des côtes presque 300 miles !
Cette année 2012 fut riche pour nous,
entres les préparatifs de ce voyage et le début de sa réalisation,
nous n'avons pas perdu notre temps ! Nous sommes heureux des
choix que nous avons fait et ce mode de vie nous apporte encore plus
que ce que nous avions imaginé.
Une nouvelle année s'annonce alors à
tous nous souhaitons que vos aspirations soient comblées.
Puissiez vous vivre vos rêves !
Le 1/01/13 (4eme jour)
Distance parcourue : 140 miles
encore !
Sous le bateau 6000 mètres de fonds de
quoi nourrir notre imagination.
Notre Tidoudou nous isole de ces
profondeurs obscures et de ces monstres aquatiques qui peuplent nos
inconscients. Une simple coque au milieu de cette immensité peut
paraître ridicule, et c'est pourtant là qu'elle paraît si
importante, c'est notre refuge, notre maison, notre moyen de
locomotion,
l'accès au voyage et à nos rêves !!!
Nos vies tiennent dans 10,70m/ 3,80m
l
La mer se fait ronde, Eole la gonfle de
son souffle. La crête des vagues se frangent d'une bordure turquoise
juste en dessous de la dentelle de déferlement. La respiration de
l'eau se glisse sous la coque, la faisant danser, la faisant tanguer
parfois sauvagement, la faisant chanter.
Chaque bruit est communication,
information et nos oreilles au fil du temps, décryptent de mieux en
mieux cette mélodie changeante.
Ce qui nous rend grand service la nuit où nos quarts, au fil du temps, tendent à se faire à l'intérieur de notre cabine. Juste une petite inspection toutes les demis heures.
Nous dormons d'un œil et une oreille
reste en éveil afin de pouvoir surveiller notre embarcation.
Le croisement de bateau se fait rare à
présent, seules les humeurs du vent nous obligent à être vigilant.
S'il tourne ou forcit, les bruits diffèrent.
Le 2/12/12 ( 5eme jour)
Encore 140 miles au compteur en 24h (
on pris un abonnement!)
Nous prenons nos rythmes, même si ce
n'est pas de la navigation dans les transats sur l'atlantique (comme
l'avait imaginé une Capverdienne) !!!
En effet, la houle et le vent restent
fidèles et nous lâchent pas 20-25nd et plus. Ce n'est pas très
confortable il faut l'avouer. Notre Tidoudou au ventre rond, au vent
arrière remue son cul violemment, fessé par les vagues.
Cuisiner devient un tour de force, rien
ne peut être posé sans vol-dinguer , je m'énerve à voir ma
préparation répandue non dans nos ventres, mais sur les surfaces du
bateau !!
Marco est toujours privé de pêche car
le frigo regorge de poissons, il s'impatiente de ne pouvoir remettre
ses joujoux traîner dans l'eau.
Avant d'aller dormir, je demande à
Marco de brancher l'alarme de l'AIS détecteur de bateau. Nous ne
l'avons jusqu'alors jamais utilisé.
« Nous pourrons dormir plus
tranquille et comme ça on ne sera pas obligé toutes les demi-heures
de sortir scruter le noir !! »
Bien que rencontrer un bateau là où
nous sommes semble improbable, Marco commence le réglage et voilà
pas que l'alarme se met en route et qu'un bateau apparaît sur
l'écran à tribord !!
« Ben qu'est ce que c'est ? »
On sort inspecter dehors et
effectivement un bateau arrive faisant route sur nous ! Un
cargos de plus de 200 mètres. Un de nous reste à surveiller l'écran
à l'intérieur pour voir si vraiment on doit s'inquiéter et l'autre
observe sur le pont. Il ne semble pas vouloir changer sa route.
A 2 miles de nous, Marco appelle par
VHF. Le mec nous répond en Anglais Arabizan qu'il va changer son
cap. On attend que le monstre d'acier s'écarte, mais toujours rien
il nous vient dessus.
Rappel VHF« OUI OUI ! Je
change de cap !!! »
Le problème c'est que son changement
de cap ne fait que le mettre sur l'axe de collision !
« Putain, mais il nous rentre
dedans ce con !! »
Nous sommes sur le pont tremblant en
voyant les lumières à présent tout près.
Panique à bord, il faut agir vite !
On enroule le génois, on met le moteur et on fait demi tour, on
remonte face au vent et aux vagues.
Le capitaine a dû s'apercevoir de son
erreur car il fait soudainement un angle droit pour nous éviter !
Il pensait que nous venions dans l'autre sens ! (Nous n'émettons
pas d'AIS, nous recevons seulement !)
Franchement on a eu chaud, si nous
n'avions pas manoeuvrer...... ??
Durant une demi heure on en revient pas
de ce concourt de circonstance !
Que l'on ait allumé le radar à ce
moment précis.
Les chances de rencontrer un bateau
dans cette zone est déjà faible mais qu'il fasse exactement cap sur
nous l'est encore plus !
C'est comme la loterie, mais là au
lieu de gagner , tu perds tout !! Qui veut jouer ?
Donc vigilance est de mise et un œil
seulement dormira !
Le 03/12 ( 6eme jour)
Distance parcourue : 140 miles (
c'est pas une blague!)
Quand je me lève je découvre que
Marco n'a pas résisté à mettre une traîne.
« Non t'exagère, on a encore
plein de poissons au frigo ! »
« Ouai mais t'inquiète !
c'est un essai avec un leurre que j'ai fait moi même, ça mordra
pas ! »
Quelques minutes plus tard ce qui
devait arriver arriva ! Un poisson surfe à l'arrière !
C'est une Sériole bien belle qui
finira de compléter la collection de tupperware au frais !
Les lignes sont confisquées.
Le vent oscille toujours entre 20 et 25
nd. D'après les fichiers le vent devrait forcir et la mer avec !
Nous anticipons donc en optant pour
mettre la trinquette seule au lieu du génois.
Du coup on se traîne à 5 nd, mais on
gagne en confort, nous sommes nettement moins ballotés.
Et plus tranquille au niveau de
l'esprit si le vent forcit soudainement.
Cela nous laisse tout loisir de
contempler la mer et bien nous en prend car nous assistons à un
spectacle inédit.
Une énorme dorade coryphène profitant
du repos du guerrier forcé de mon homme, vient le narguer à 2
mètres à l'arrière du bateau. Sa nage gracieuse en surface nous
permet de l'observer. Ses couleurs sont presque celle de l'arc en
ciel un dégradé de jaune, vert, bleu de toute beauté.
Nous avons largement le temps de
l'admirer car elle nous suit toute la journée avec quelques
disparitions de temps à autre.
En fait, elle utilise notre bateau pour
chasser. Celui-ci faisant fuir les poissons volants au niveau de
l'étrave, elle les attend sur le côté pour les croquer. Les
ondulations de son corps, ses départs au surf dans les vagues, ses
couleurs éblouissantes avec les reflets du soleil, ses bonds
prodigieux hors de l'eau nous mettent dans un état d'hypnose. Que de
grandeur, de grâce et de beauté, c'est extra ordinaire !
Rajoutant à cela les nuées de poissons volants , les oiseaux du
grand large tournoyant au dessus de nos têtes... Tout n'est
qu'harmonie et la vie résonne au milieu de cette immensité.
Le grand large ne cesse de nous
surprendre ! Tout cela, sous un soleil éternel et une douceur
jour et nuit des plus plaisantes malgré le vent.
Une grosse houle de NW se forme
aujourd'hui en plus de la houle du vent NE par derrière, nous voyons
passer ces trains latéralement, impressionnant !
A la tombée de la nuit, faisant la
vaisselle dans le cockpit, je vois de très gros poissons emprunt de
frénésie faire des sauts hors de l'eau à 4 mètres du bateau, ils
doivent chasser ! Je ne sais pas ce que c'est ?
Le 04/01 ( 7eme jour)
Distance parcourue : 132 miles (
la trinquette nous a ralenti, mais nous avons tant gagné en confort
de navigation!!!)
Le reste du thon n'a pu se garder. Cela
laisse une petite place au frigo ! Marco tout content ressort
ses lignes. 1Heure plus tard, nous remontons à bord une coryphène
de 90 cm. C'est toujours un moment d'excitation et d'agitation, même
si ôter une vie si majestueuse nous pince le cœur.
La loi de la nature est souvent féroce,
le plus gros bouffe le plus petit pour se nourrir.
La pêche n'a pas duré longtemps !
Les leurres sont à nouveau rentrés.
Je pense à mon père à cet instant,
grand pêcheur devant l'éternel, il n'en croirait pas ses yeux en
comparaison avec ses petites truites des lacs de montagnes !!!
C'est incroyable comme c'est
poissonneux. Il faut dire que peu de chaluts ne viennent jusque
là !!
Cette fois, il n'y aura pas de
gaspillage, je décide d'en faire des conserves de rillettes. Recette
de Monique ( d'un autre bateau). Je teste cela avec 25nd de vent et
une bonne houle qui corse quelque peu l'histoire !!
Un cargos à nouveau nous croise à 4
miles dans la soirée.
Cette nuit est très agitée, ponctuée
de grains, de rafales à 35 nœuds, de pluie et évidemment d'une mer
hachée et bien formée.
Mon esprit en alerte se refuse au
sommeil. Les courtes nuits précédentes n'aident pas à récupérer.
Je suis fatiguée. Marco, lui, arrive à
sommeiller par tranche, se rendormant sur commande ce qui lui permet
de tenir le coup.
Les débuts de nuits sont d'une
obscurité totale presque effrayante de noirceur, la lune n'apparait
que tardivement, c'est d'un quartier timide qu'elle daigne nous
offrir un peu de clarté.
Le 05/01 ( 8eme jour)
Distance parcourue : 140 miles
La petite ligne sortie ne reste pas
longtemps à traîner seule. Et encore une Coriphène de 75 cm !
Je finis de remplir tous mes bocaux
vides tant qu'il y a du poisson de faire les provisions, car dans les
Caraïbes avec le problème de siguatera, on pourra faire une croix
sur la pêche.
Les alizés restent musclés encore 25
à 30 nd aujourd'hui.
La mer est bleue outremer, ourlée de
franges blanches sur les crêtes. Ses ondulations anarchiques, lui
donnent un air brouillon. Mais le mouvement incessant est captivant.
Des séries de grosses vagues viennent parfois soulever l'arrière
du bateau, le faisant surfer ou parfois l'obligeant à s'incliner
devant elles. Certaines plus vicieuses explosent contre la coque et
poussent Tidoudou méchamment sur le côté.
Notre bateau est vaillant et ne prend
pas outrage de ces asseaux, aidé du régulateur ils contrent ces
attaques. A certain départ au lof, nous venons leur prêter mains
fortes.
C'est une houle de vent hachée, en
vrac et qui n'a aucun rythme ou régularité, il faut être vigilant.
Marco, voyant mon état a pitié de moi
et m'offre une nuit de sommeil. Il veille, allongé dans sa cabine
et pique des petits sommes entre 2 bruits inquiétants.
Dans la nuit un poisson volant lui
passe devant le nez et finit son vol dans le seau ! Une chance
il sera sauvé !
Pouvant relâcher mon esprit de cette
responsabilité de surveillance, je m'abandonne dans les bras de
Morphée durant 4 heures.
Le 06/01 ( 9eme jour)
Distance parcouru : 140 miles
comme d'habitude !
Chaque matin, Marco fait son tour de
pont : contrôle règlementaire et en profite pour ramasser les
poissons volants échoués.
Au passage d'une barre de nuage, vent
30nd et houle forcissent encore ! Une grosse vague recouvre le
bateau par l'avant, puis une autre par l'arrière. Marco prend sa
douche de réveil dans le cokpit avec cette masse d'eau qui finit son
nettoyage à l'intérieur du bateau.
On décide de se longer pour sortir car
ça devient dangereux ! On sait que l'on a pas le droit de
tomber à l'eau. Une mission sauvetage a de forte chance de s'avérer
vaine aux vues des conditions que nous avons. DONC PRUDENCE !!!
La journée sera intense et la nuit
encore plus jusqu'à 30-35nd.
Les poissons volants s'assomment de
toutes parts, on tente de les sauver s'ils peuvent être récupéré,
mais pas question d'aller sur le pont de nuit, avec la houle qu'il y
a !!! On les entend battre des ailes les pauvres !
Une hirondelle des mers vient trouver
refuge dans le vide poche de la table à carte ! Mais comme elle
chie partout Marco la met dans le cokpit, elle se planque dans le
seau.
Le sommeil commence à être plus que
léger 2 à 4h par 24h, c'est un régime qui ne me convient pas trop.
L'esprit en alerte constante ne débranche plus jour et nuit,
impossible de dormir! Je finirais bien par tomber !
Le 07/01 ( 10eme jour)
Distance parcourue : 142 miles
On se rend compte que malgré le fort
vent nous n'avons pas parcouru beaucoup plus de distance !
La houle doit y être pour quelque
chose, vue qu'elle grossit en fonction du vent!
Nous avons notre voilure toujours
réduite au maximum, une trinquette de 15m carré qui suffit
amplement.
Aujourd'hui on a encore 25 à 35 nd.
Pour Tidoudou c'est beaucoup.
Le mot Alizés évoquaient pour moi,
jusqu'alors, détente, douceur, bronzette... Ben maintenant cela a
quelque peu changé !!!
Malgré tout c'est super d'avoir un
vent constant, régulier cela permet d'avaler les miles !!
Le problème n'est pas tant le vent ,
mais la houle qu'il génère. Mais on n'a pas trop à se plaindre car
elle reste relativement bien positionnée dans le lit du vent, malgré
qu'elle soit courte et en vrac et consistante. Une grosse houle bien
formée style train de vagues serait préférable à celle-ci.
Fin d'après midi, je constate que le
lavabos est rempli d'eau malgré que la vanne soit fermée. Soucis !!
Après quelques recherches on tombe sur la source du problème.
Notre réservoir d'eau douce de 200
litres fuit, une couture latérale s'est déchirée. Voilà de quoi
s'occuper toute la fin d'après midi. On enlève les plancher, il y a
de l'eau partout.
Nous devons vider le réservoir et
écoper. Heureusement il nous reste une réserve de 100 litres.
Marco assure la veille cette nuit
encore car je suis épuisée ! J'ai beaucoup de mal à gérer le
manque de sommeil ! De plus, le corps est soumis au déséquilibre
constant, les muscles compensent sans arrêt, il ne peut jamais être
au repos même allongé. Il se fatigue malgré que l'on ne soit pas
super actif. Je grignote 4h de sommeil pour les 24h en y mettant
toute ma bonne volonté.
Durant la nuit un grain passe, Marco
est dehors pour veiller au grain comme on dit.
Le vent forcit, passe à 35 nd durant
quelques minutes. Le bateau décolle, bondit, trace, fuse, on est
parfois en suspension dans l'air. L'écoulement de l'eau sur la
coque est linéaire, on entend les particules s'échauffer contre.
Dans la cabine je prie pour qu'il n'y
ait pas une traitresse de vague pour lui faire un croche pied.
Quelques instants plus tard c'est le
calme plat côté vent, mais pas côté houle qui peut à nouveau
nous chahuter à son aise.
Le 08/01 (11eme jour)
Distance parcourue : 140 miles
c'est fou !
Marco m'annonce une bonne nouvelle
après avoir reçu ses fichiers grib et bulletin du frangin.
Mon frère Robin nous communique chaque
jour un bulletin via iridium en faisant une estimation de notre
position, cela nous est précieux.
« Dans deux jours ça se calme !,
la fin de la traversée va être une croisière tranquille 15_20
nd ! »
Je suis ravie. Non pas que cette
navigation me soit désagréable, mais je suis fatiguée d'être
secouée et d'être en alerte continuelle.
J'aspire au calme, à pouvoir me
détendre dans le cokpit sans être sur mes gardes pour ne pas
vol-dinguer ou se faire tremper et à dormir ! dormir ! Dormir
tranquille !
Nos mémoires se rappellent, à présent
de ce qu'un vieux loup des mers et un autre Anglais nous avaient
dit : A la période des fêtes de fin d'année, il n'est pas
rare de pouvoir faire la transat accompagnée des alizés de Noël.
Ces alizés sont plus vigoureux souvent de 25 à 30 nœuds. C'est
exactement ce que nous avons depuis le départ !
En fin d' après midi un groupe de
dauphins en chasse passent, ils sont excités et ne s'attardent pas
trop.
Comme le vent a légèrement faiblit ,
nous remettons le génois tangonné et reprenons une allure vive.
NB : chaque manipulation de tangon n'est jamais simple !!
Avec la vitesse Tidoudou plane au
dessus de l'eau, faisant vibrer sa carcasse et recherchant un
équilibre permanent au milieu de la houle sauvage. Ses appuis
latéraux parfois très vifs, brutaux, nous tiendront éveiller
presque toute la nuit. Ca carve grave !
Le 09/01 (12eme jour)
Distance parcourue 142 miles, décevant
vue l'allure que nous avons maintenue durant plus de 15h !
Au lever du jour le ciel est noir
derrière nous, annonciateur de grains. Nous nous préparons à les
recevoir. Gilets, longes sont sorties, on ferme la descente, les
écoutilles, on roule le génois...
Marco reste dans le cokpit et moi
enfermée à l'intérieur.
Le vent monte jusqu'à 36 nds, les
rideaux de pluie rincent le pont et mon homme.
C'est passé ! Ouf ! on déroule le génois car après le grain c'est la pétole. Mais voilà qu'à nouveau une autre barre sombre de nuages arrive et re belote ....Les grains s'enchaînent ainsi, les uns après les autres jusqu'en milieu d'après midi. L'heure d'une petite sieste bien méritée à sonné, si le cerveau veut bien nous l'accorder.
Fin d'après midi le vent forcit à
nouveau, nous repassons sous trinquette tangonnée, avant la nuit
pour être plus tranquille. Nous le sommes quelques heures, le vent
tombe et nous aussi, dans un sommeil de 3-4 h.
Mais bien vite Eole nous rappelle à l'ordre, un grain arrive et s'excite une bonne partie de la nuit. Fin de nuit nous replongeons dans les rêves. Première nuit avec autant de sommeil (presque 6h !!!)
Mais bien vite Eole nous rappelle à l'ordre, un grain arrive et s'excite une bonne partie de la nuit. Fin de nuit nous replongeons dans les rêves. Première nuit avec autant de sommeil (presque 6h !!!)
Le 10/01 (13eme jour)
Distance parcourue : 130 miles
Au réveil l'océan nous offre un
nouveau visage plus calme. Quel régal ! Enfin un peu de
douceur. Même s'il reste un peu de houle de 2,50m, cela nous semble
agréable après ce que l'on s'est collé !
15-20 nds soufflent, nous mettons tout
le génois à l'air libre tangonné et profitons de cette paix à
l'avant du bateau. L'océan peut s'apprécier, se contempler et nous
nous laissons bercer par ses ondes.
« En principe c'est comme ça la
transat »!! me dit Marco
J'aime ce principe !
Il nous aura fallut attendre 13 jours
pour souffler un peu !!
Côté pêche, depuis quelques jours,
les lignes se font arrachées, hameçons cassés, y a du lourd !
Ils sont trop gros ! Pourtant Marco a équipé ses lignes de
câble en acier et d'hameçon gabarit maximum.
Sur les conseils de Miki je lie le
livre de Melville, l'intégrale de Moby Dick, histoire fascinante sur
les baleines.
Plongée dans mon bouquin, j'entends
Marco crier à l'extérieur :
« Viens viiite !!! »
Je bondis à l'extérieur et que voit
on ?
Trois baleines arrivant droit sur nous.
Une d'elle fait un virage à hauteur de l'avant du bateau et effectue
un saut dans l'étrave, nous dévoilant ainsi toute sa majesté. Nous
restons médusés, parcourus de frissons devant une telle apparition.
Ce sont des baleines pilotes, nous n'en avions jamais vue d'aussi
près (à 2 mètres) !!!
Une succession de grains nous
assaillent durant la nuit, dévente, survente, pluie. Le vent tourne
de NE à SE nous éloignant de notre cap. Marco épuisé finit par
rouler le génois et mets le moteur afin de pouvoir fermer l'oeil
quelques heures.
Le 11 et 12/01 (14eme et 15eme jour)
Distance parcourue : 130 miles/
130 miles
Deux jours de calme nous sont offerts
15 à 20 nds qui nous permettent de hisser la grand voile et de
récupérer un peu de sommeil. Nous apprécions cette jolie brise.
Une odeur nauséabonde s'est répandue
dans l'habitacle à cause de 2 ou 3 bocaux de rillettes mal
stérilisés. Durant 2 jours il me faut désinfecter les placards.
Nous n'avons pas eu mal au cœur tous ces jours de mer démontée et
là, à cause de cette puanteur notre cœur chavire !
Côté pêche c'est le calme plat, le
bon dieu là haut doit estimer que l'on s'est suffisamment gavé !
Juste équilibre que nous acceptons.
Le 13/01 (16eme jour)
Distance parcourue : 127 miles
Douce brise ce matin, des trains de
grosse houle du Nord passent latéralement, mais cela ne nous gène
pas trop, tant que le vent ne faiblit pas. Si non les voiles
déséquilibrées claquent et l'étai morfle.
D'après nos calculs nous devrions
arriver demain (avant la nuit serait idéal). Il faut veiller à ne
pas trop réduire notre vitesse, si non la nuit arrivera avant nous.
Ne sachant pas s'il y aura une place au port, on préfère mouiller
de jour afin de vérifier l'ancre. Sans compter que certaines entrées
au port que l'on ne connait pas, de nuit, peuvent s'avérer
délicates !!
Nous sommes donc sur la fin de notre
transat ! Dans les conditions de ces derniers jours j'aurais pu
poursuivre encore la traversée... Celles du début non !
L'océan peut tellement être changeant
ainsi que les navigations !
Ce sont sans doute ces extrêmes qui
rendent chaque moments intenses par leurs contrastes.
Nous y voilà de l'autre côté, arrivés à Antigua après 16 jours et 7 heures!
Complètement crevés, déboussolés mais contents!
L'ïle est splendide, Comme on peut imaginer une île Antillaise! Chaleur, cocotiers, eau turquoise......
ANTIGUA du 14 /01 au ?
Nous débarquons sur la planète aux
milliards dans la marina de Falmouth. Des yatch montrueux par leur
taille, des voiliers qui rivalisent entre eux par leur longueur,
c'est la démesure qui frole l'indescence. Tidoudou est là perdu au
milieu de ce monde des grands et gros richouilles. Nous n'avons pas
le choix nos réservoires sont à secs et il nous faut faire un
avitaillement. Deux nuits que nous allons sentir passer côté porte
monnaie et en plus il n'y a même pas de sanitaires ! La honte !
À croire que les riches ne se lave pas !
Dès que nous sortons de la marina un
autre monde s'offre à nous celui des îles. Petites cases colorées,
végétations, fleurs, odeurs de nouritures qui fait gargouiller le
ventre , visages bronzés et souriants...
Des blacks viennent nous saluer à la
façon rasta, on se cogne le poing puis on porte plusieurs fois la
main au cœur ! Fait avec sincérité c'est vraiment cool !
La musique à fond la caisse sort des
bagnoles, le soir des concerts un peu partout !
C'est paisible, tranquille, ce sont les
îles...
Une fois le bateau prêt à reprendre
sa route, nous mettons les voiles vers le Sud Ouest. Un beau
mouillage nous attend. La découpe de l'île est charmante, des
pyramides vertes, des monts et vallons de végétation, des baies,
criques, plage de sable blanc... Les couleurs de la mer, des terres,
du ciel, nous éblouissent, nous ravissent, tout autant que la
chaleur et température de l'eau !!
Nous mouillons dans une eau où le
sable est si blanc et si fin qu'il reste en suspension donnant une
teinte couleur glacier. Au coucher du soleil, le ciel et la mer
flamboient.
Le 18/01
Nous remontons le long de la côte
Ouest vers la capitale Saint Johnes. Nos yeux encore vierges
d'Antilles se dilatent. Comme c'est beau ! Et ce nouveau
mouillage incroyable : petite baie protégée plage et cocotiers
mama mia !!
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